85 médecins viennent de signer un appel pour mettre en garde la population, et les politiques, contre les dangers sanitaires liés aux pesticides. Lire ici. Une fois de plus, rappelons quelques données qui justifient pleinement cet appel. La France compte parmi les pays qui utilisent les plus grandes quantités de pesticides.
Une réduction de 50% de la quantité de pesticides utilisés constituerait déjà un immense pas en avant.
Les pesticides agissent un peu à la manière de la radio-activité : ils agissent "cachés", agissent à très faible dose, ont une très longue durée de vie (se retrouvent dans les nappes phréatiques de notre eau de boisson). La toxicité ressemble à celle de la radio-activité (cancers, mutations, malformations). Comme dans la radio-activité on assiste à un effet cumulatif. Les effets peuvent commencer à se manifester de nombreuses années plus tard.
Les méthodes de dosage ne sont pas simples, sont coûteuses. Les études longitudinales représentent un gros investissement, ne sont pas à portée de tout un chacun. Prouver le lien de cause à effet n'est pas facile (c'est est une réalité pour la maladie de Parkinson).
Comme pour le nucléaire, le lobby du pesticide a d'abord été militaire avant de devenir civil (Monsanto fabrique l'agent orange du Vietnam avant de proposer le Rundup dans nos grandes surfaces). Ce lobby utilise les mêmes méthodes de manipulation que celui du nucléaire : nier les faits, minimiser les faits, dépenser des sommes énormes pour mener des actions de lobbyisme à tous les niveaux.
Ces médecins ont raison de lancer cet appel : oui, la mort est dans le pré.
Je vous recommande la lecture des autres articles proposés par Médiapart dans cette édition "LA MORT EST DANS LE PRE".