LEMONDE.FR avec Reuters | 25.10.11 | 08h38 • Mis à jour le 25.10.11 | 11h31
La ministre du budget, Valérie Pécresse, a confirmé mardi 25 octobre l'hypothèse d'une révision de la croissance française mais a affirmé qu'il fallait attendre le résultat des négociations en cours pour tenter de résoudre la crise des dettes souveraines et en particulier le problème grec.
"La révision de la croissance est prématurée parce que nous sommes dans une période de turbulences" a dit Mme Pécresse sur RTL, en ajoutant qu'une éventuelle révision dépendrait notamment de l'issue du Conseil européen de mercredi à Bruxelles. A l'heure actuelle, le gouvernement a "une très faible visibilité sur les perspectives de croissance", qui "ne seront pas les mêmes si le sommet de mercredi échouent ou réussit", a-t-elle fait valoir.
Mme Pécresse répondait au président socialiste de la commission des finances, Jérôme Cahuzac, qui l'a interpellée lundi soir à l'Assemblée nationale sur "la sincérité" du budget 2012, fondé sur une prévision de croissance à laquelle "plus personne ne croit". M. Cahuzac, qui s'exprimait lundi soir alors que les députés venaient d'achever l'examen du volet recettes du projet de loi de finances 2012, dont le vote est programmé mardi à l'Assemblée, a lancé à l'adresse de Mme Pécresse : "Votre budget est basé sur une prévision de croissance de 1,75 % l'année prochaine. Je ne sais pas qui croit encore, probablement même pas vous, à cette prévision (...) Vous nous indiquez que vous vous adapterez, mais peut-être faudrait-il s'adapter plus tôt et plus vite."
De son côté, le député PS, Pierre Moscovici, a confirmé mardi sur France Info que les députés PS ne voteraient pas le budget 2012, le jugeant également "insincère" au vu des prévisions de croissance.
"S'IL FAUT RÉVISER LA CROISSANCE, NOUS LE FERONS"
"Après le sommet européen, s'il faut réviser la croissance, au vu de la situation de l'Europe, des banques, de la zone euro nous le ferons", a aindiqué la porte-parole du gouvernement. "Nous aurons le courage de demander des efforts supplémentaires aux Français s'ils sont nécessaires", a-t-elle précisé.
Les économistes pensent que la France s'apprête à revoir ses prévisions de croissance à la baisse pour l'année 2012 car jusqu'à présent, le gouvernement tablait sur un taux de 1,75 %, un taux qui semble hors de portée aujourd'hui après les menaces de Moody's et la baisse annoncée de la croissance allemande. Des économistes pensent qu'un taux de croissance de 0,9 % est beaucoup plus réaliste.
Paris s'est dit prêt à prendre acte du ralentissement économique en abaissant cette prévision et en prenant si nécessaire de nouvelles mesures. Le premier ministre, François Fillon, semble avoir préparé les esprits à un second plan de rigueur, indiquant lundi qu'il n'excluait pas de revoir les orientations budgétaires en fonction des prévisions de croissance.
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