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Naoto Matsumura le 18 mai 2011 dans sa ferme. AFP/Matsumura
Entre avril 2011 et mai 2012, le photographe Antonio Pagnotta a pénétré à plusieurs reprises dans la zone interdite entourant la centrale de Fukushima. Il est revenu chargé de clichés tous plus incroyables les uns que les autres, témoignages d'une terre laissée à l'abandon. Flore brûlée par la radioactivité, cadavres d'animaux putréfiés, araignées géantes...
Dans un entretien (payant) au site Mediapart qui publie un portfiolio de Pagnotta, ce dernier explique qu'il a dû se rendre dans la zone de nuit pour éviter les patrouilles de police. Plus étonnant encore, il a pu rencontrer Naoto Matsumura, 51 ans, qui est le dernier habitant de Tomioka, une commune proche de Fukushima. Cet ancien agriculteur refuse d'être évacué malgré une radioactivité par endroit 50 fois supérieure à la dose annuelle acceptable selon la réglementation française.
Dans la journée, l'homme nourrit les animaux survivants, chiens, vaches, cochons et même autruche. Le soir, sans électricité, il s'éclaire à la bougie, récupère l'eau qui vient des montagnes et se contente de quelques conserves qu'il trouve. Et c'est comme ça depuis onze mois.
Le photographe n'en est pas à son coup d'essai. En 2007 déjà, il s’était introduit par effraction dans l’installation nucléaire de Tokaimura, au Japon, après un accident.
Ci-dessous, Antonio Pagnotta raconte sa rencontre avec "le dernier homme de Fukushima", "porte-drapeau de la résistance japonaise face au désastre nucléaire" :