Un "réseau mafieux belge" rachetait des chevaux de selle à des centres équestres ou des particuliers pour les faire abattre.
Un nouveau scandale sanitaire impliquerait de la viande de chevaux de selle (ALAN CROWHURST / GETTY IMAGES EUROPE / GETTY IMAGES/AFP)
Une enquête a été ouverte après la découverte d'un trafic de chevaux de selle écoulés frauduleusement dans l'alimentation humaine dans l'est de la France, a-t-on appris jeudi 29 août de sources concordantes.
Ce nouveau scandale alimentaire qui concernerait 3.000 chevaux, selon le parquet de Marseille.
Un "réseau mafieux belge" serait parvenu "à contourner frauduleusement notre réglementation sanitaire" en rachetant à des centres équestres ou des particuliers des chevaux de selle pour les faire abattre après avoir soigneusement falsifié leurs carnets de santé, rapportent de concert la Coordination rurale (syndicat agricole minoritaire) et la Fédération nationale des éleveurs professionnels d'équidés (FNEPE).
Des maquignons complices promettaient aux propriétaires concernés une "retraite paisible" à leurs montures - qui finissaient en réalité à l'abattoir. Les animaux partaient alors en Belgique où leurs carnets de santé étaient falsifiés, puis ils revenaient en France pour y être abattus.
Leur viande était bien vendue comme viande de cheval mais le problème est que "les trois quarts des chevaux de selle ont reçu un traitement médicamenteux qui les rend impropres à la consommation humaine", rappelle à l'AFP Jacques Largeron, président de la FNEPE.
Selon l'éleveur, le trafic aurait été découvert dans l'abattoir d'Alès (Gard). Des abattoirs à Pézenas (Hérault) et Valenciennes (Nord) seraient également concernés.
"La filière de production de viande de cheval n'est pas touchée par ce trafic", tient aussi à préciser Jacques Largeron. Le ministère de l'Agriculture confirme qu'une enquête est en cours, sans pouvoir préciser à ce stade où elle a été ouverte.
Aucun détail sur l'ampleur de ce trafic n'a pu être non plus précisé pour l'instant. Le parquet de Charleville-Mézières n'a pu corroborer l'existence d'un trafic de viande de cheval, mais a confirmé qu'une enquête avait été ouverte visant une personne localisée dans les Ardennes, après le dépôt d'une plainte.
Celle-ci avait été déposée par le centre équestre de Rethel (Ardennes), a indiqué à l'AFP son avocat, Me David Boscariol.
Selon lui, un maquignon domicilié dans les Ardennes s'était présenté au printemps dernier au centre qui avait posté une annonce pour placer deux chevaux en retraite.
L'homme aurait indiqué que les chevaux serviraient à encadrer des poulains dans un haras, mais le centre équestre a découvert que les chevaux avaient été revendus à un abattoir, a affirmé Me Boscariol.
Le ministère souhaite par ailleurs rappeler qu'au moment du scandale de la viande de cheval, la Commission européenne s'était engagée à mettre en place un fichier d'identification unique et centralisé des équidés dans l'Union européenne. Ce fichier n'est toutefois toujours pas mis en place, a-t-il précisé.
L'hiver dernier, des courtiers et entrepreneurs peu scrupuleux avaient vendu de la viande de cheval (moins chère) en la présentant comme du boeuf. Cette viande avait atterri dans des plats préparés, notamment des lasagnes, censés contenir uniquement de la viande bovine.