/http%3A%2F%2Fwww.marianne2.fr%2F_public%2Fprofile%2Fac%2Fac3478d69a3c81fa62e60f5c3696165a4e5e6ac4-thumb.jpg%3Fv%3D1329749657)
Pour Técher JEAN-MARC, la justice fiscale est une absolue nécessité en ces temps de crise où les plans de rigueurs vont se succéder, demandant à tous de se serrer la ceinture pour participer à l’effort commun : « La fiscalité française est asphyxiée par sa complexité et par sa faible progressivité réelle, qui menacent de rompre le lien de confiance entre les citoyens et l’impôt. Chacun soupçonne - avec raison - les plus aisés de s’en sortir mieux que tout le monde, ce qui rend difficile l’acceptation des réformes et des efforts à partager. Le problème aujourd’hui n’est ni de réduire ni d’augmenter les impôts. Il s’agit bien plutôt de les remettre à plat, de mieux les répartir, de les rendre plus simples, plus équitables et plus lisibles. Tout le monde en convient, mais personne ne fait rien. »
Et de l’avis de Jean-Louis CHARPAL, ce manque d’action risque de durer encore longtemps : « Sous l'empire de l'ultra libéralisme, le fisc doit en faire le moins possible, puisque ce système consiste à enrichir les riches toujours plus jusqu'au gavage, et à clochardiser le reste de la population. La droite dure et la gauche molle sociale libérale ne feront rien de décisif dans ce domaine. » Ainsi les moins fortunés seraient maintenus à dessein dans un état de pauvreté, afin de pérenniser ce statut quo dans lequel seule une infime minorité de la population se partagerait les richesses ?
« Les riches peuvent dormir tranquilles. Je n'arrive pas à me souvenir quand les choses ont été différentes… » (Alain FO)
« Il est plus facile de détecter les petites omissions de salariés des classes moyennes par de simples programmes informatiques, confirme Movie MOVILL, que de fournir les moyens de pister des gros fraudeurs qui, conseillés et à la pointe du progrès en matière d'optimisation fiscale, savent déjouer les embûches. »
« Retraité d'un cabinet comptable, j'assiste encore certains anciens clients âgés dans leurs obligations déclaratives », témoigne Philippe H. « Les bonnes habitudes ne se perdant pas, tous fraudent peu ou prou. Je devrais m'en indigner, je finis par trouver ça amusant tant les fonctionnaires de l'administration fiscale travaillent mal, et ce n'est pas une question de moyens. En cause presque toujours, la façon routinière de travailler, la naïveté, l'absence d'imagination et même simplement de réflexion, et les calculs pas vérifiés… »
« Comptable en cabinet d'expertise depuis 40 ans, je peux vous affirmer que les magouilles sont bel et bien connues des services fiscaux et toujours volontairement impunies », ajoute Leïla. « Si les contrôleurs étaient rémunérés uniquement par un pourcentage « très correct » de ce qu'ils récupèrent, il y aurait de vraies rentrées d'impôts dans les caisses de l'état. Ces gens ne sont pas directement soudoyés, mais puisqu'ils ont le contribuable en direct, il leur est facile de passer sur beaucoup de fraudes, et d'obtenir des petits ou gros avantages lorsqu'ils se présentent dans la boutique ou le cabinet médical ou l'entreprise qui va lui faire des travaux dans sa maison par exemple) etc. Je l'ai vu faire à maintes reprises. Et je peux vous affirmer que l'argent liquide n'est pratiquement jamais déclaré alors qu'il est très facile de pister les achats et les ventes des commerçants si le contrôleur voulait bien s'en donner la peine. »