Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
Le Monde.fr | 08.11.2012 à 15h32 • Mis à jour le 08.11.2012 à 15h40
C'est le centre logistique de la mobilisation, au lieu-dit Les Domaines, à quelques kilomètres de Notre-Dame-des-Landes : à la Vache rit, une grange prêtée par un des agriculteurs, opposant de la première heure – c'était au début des années 1970 –, les militants palabrent jusque tard dans la nuit, dorment peu et reprennent des forces. Poulet chaud, soupe de légumes (frais), tisanes et cafés apportent réconfort et chaleur.
Crédits : Johann Rousselot/Signatures pour Le Monde
Creusement d'une tranchée dans le macadam de la départementale 281 pour ralentir le projet des promoteurs de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
De nombreux habitants de la région qui soutiennent les opposants au projet apportent nourriture, couvertures, outils dont manquent les squatteurs. Les forces de l'ordre ont lancé, le 15 octobre, l'opération César, qui a pour but de détruire les cabanes des militants et et de les expulser de la zone.
Face-à-face. Un agriculteur goguenard, sur « ses » terres, et un gendarme mobile venu expulser ceux qui veulent s'opposer à la construction du futur aéroport. Les plus anciens des opposants pensent au Larzac quand, dans les années 1970, les paysans du causse et les militants d'extrême gauche se sont opposés pendant des années à l'extension d'un camp militaire. Un projet abandonné en 1981 par François Mitterrand, tout juste élu président de la République.
Le conflit qui oppose les militants anti-Notre-Dame-des-Landes au gouvernement et au concessionnaire Vinci Airports se radicalise. En voulant expulser rapidement les squatters de la zone du futur chantier, les autorités ont rendu visible le conflit. Des cabanes dans les arbres, des camps discrets installés dans les sous-bois, les opposants sont sortis pour bloquer les petites routes du bocage, dressant de nombreuses barricades. A peine démontées par les gendarmes, elles sont aussitôt reconstruites... un peu plus loin.
Dès l'aube, gendarmes mobiles et CRS opèrent dans le bocage nantais. Les fumées des grenades lacrymogènes se mêlent à la brume matinale et hivernale. Les militants viennent alors défendre les barricades faites de branchages, de matériaux récupérés en partie dans les maisons et les cabanes détruites par les forces de l'ordre. Une guérilla rurale amenée à durer.
Préparation de boules de cire remplies de peinture pour accueillir les forces de l'ordre.