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L'Etat est prêt à stopper les opérations de gendarmerie sur le site du futur aéroport controversé de Notre-Dame-des-Landes en échange d'un gel de toutes les nouvelles constructions illégales sur la ZAD" (zone d'aménagement différée réservée à l'aéroport), a indiqué lundi la préfecture de Loire-Atlantique.
Les pouvoirs publics sont également prêts à faire un geste en direction du secteur de la Châtaigneraie, où de nouvelles cabanes ont été érigées le 17 novembre lors d'une manifestation qui a réuni 13 500 personnes selon les autorités et 40 000 selon les organisateurs.
"Une éventuelle suspension de la destruction de ces nouvelles cabanes pourrait également être envisagée dans les négociations", a indiqué la préfecture. L'Etat a demandé à la justice l'autorisation de détruire ces constructions. Cette demande doit être examinée le 4 décembre à Saint Nazaire.
LES OPPOSANTS PRÊTS À DIALOGUER
Plus tôt dans la journée, les opposants au projet d'aéroport nantais à Notre-Dame-des-Landes s'étaient dits prêts à dialoguer avec le gouvernement, mais sur l'arrêt de l'aéroport et non sur son impact écologique.
"Nous sommes prêts à dialoguer, mais sur les modalités d'arrêt du projet, pas sur un moindre impact écologique comme ils [le gouvernement] le souhaitent", a déclaré Cyril Bouliguand, un agriculteur membre de la Confédération paysanne, lors d'un point presse, lundi 26 novembre, aux "nouvelles cabanes", symboles de la lutte, désormais défendues par un rempart de tracteurs.
"Nous voulons aussi le retrait des forces de police" de la zone du projet, a ajouté M. Bouliguand, s'exprimant aux côtés de Julien Durand, porte-parole de l'Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Acipa), principale association d'opposants au projet, et d'une représentante masquée des opposants "squatteurs" de la zone se faisant appeler "Camille".
"PAS DE DIALOGUE SANS RETRAIT DES FORCES DE POLICE"
"Le chemin vers la victoire est en route", a de son coté souligné M. Durand "mais le chemin est long", a-t-il ajouté, tandis qu'une soixantaine d'opposants mêlant agriculteurs, associatifs et "zadistes", surnom des occupants sans droit ni titre de la zone d'aménagement différé (ZAD) du projet, scandaient "Résistance, résistance".
Après avoir proposé samedi une "commission de dialogue" et un report de six mois des travaux de défrichage, qui devaient commencer en janvier, Jean-Marc Ayrault a fait savoir dimanche par la voix de la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, qu'il ne s'agissait "aucunement de revenir sur le projet d'aéroport" qui doit remplacer en 2017 celui de Nantes.
Face à lui, l'Acipa mais aussi les élus hostiles à l'aéroport ont indiqué qu'il n'y aurait "pas de dialogue sans retrait des forces de police". Les premières personnes répondant à un appel de l'Acipa à venir "dès 5 heures du matin" sur place ont commencé à arriver lundi vers 5 h 30.
"LES GENS ARRIVENT EN NOMBRE"
Au centre de la ZAD – rebaptisée "zone à défendre" par les squatteurs–, d'importantes forces de gendarmerie étaient visibles au lever du jour. Par mesure de précaution, les opposants avaient tout de même incendié une barricade sur le chemin menant aux nouvelles cabanes.
Quarante-cinq tracteurs étaient d'ores et déjà positionnés et enchaînés depuis dimanche soir autour des nouvelles cabanes construites par les opposants au projet soutenu par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, au quatrième jour de très vives tensions sur ce terrain.
Ces nouvelles cabanes du site de la Châtaigneraie sont devenues un lieu emblématique de la lutte, car elles ont été construites collectivement lors d'une grande manifestation, le 17 novembre, et qu'elles risquent désormais la destruction. "Nous sommes ce matin déjà 50 à 60 dans les nouvelles constructions", a indiqué Cyril Bouligand, qui a dormi sur place. "Les gens arrivent en nombre", a pour sa part indiqué Sylvain Fresneau, pilier historique de la lutte et agriculteur sur place.
BARTOLONE VEUT METTRE "TOUS LES DOSSIER SUR LA TABLE"
Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, a estimé lundi sur LCI que la "commission du dialogue" annoncée par Matignon sur le projet contesté d'aéroport permettrait de mettre "tous les dossiers sur la table". "A un moment donné, il faut qu'il puisse y avoir cette médiation", a-t-il déclaré.
Alors qu'on lui faisait remarquer que ce n'était pas avec une commission qu'on accélérait les choses, M. Bartolone a répondu : "Ce n'est pas une question d'accélérer, c'est une question de savoir si toutes les procédures se sont déroulées dans de bonnes conditions et si tous les arguments ont été examinés."
Frédérique Espagnac, porte-parole du PS, a affirmé que le projet "se fera", "dans tous les cas de figure", deux jours après l'annonce par Matignon de la mise en place d'une "commission du dialogue". Mme Espagnac a souligné le "geste d'apaisement du gouvernement", lors du point presse hebdomadaire du PS.