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27 avril 2012 5 27 /04 /avril /2012 12:09

 

 

LE MONDE | 27.04.2012 à 10h42 • Mis à jour le 27.04.2012 à 12h07

Par Claire Gatinois avec Clément Lacombe

 
 
La crise est arrivée en Espagne par le biais de l'effondrement du secteur immobilier.

 

Les efforts de l'Espagne pour réduire ses déficits, ses sacrifices pour couper dans les dépenses de l'Etat et la saignée imposée à ses régions, au prix d'atteinte à son modèle social et politique, seraient-ils vains ? Semblant ignorer les dernières coupes budgétaires annoncées par le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy, l'agence de notation de crédit Standard & Poor's (S & P) a, dans la soirée du jeudi 26 avril, de nouveau dégradé la note du pays, passée de A à BBB +. En outre, le pays n'est toujours pas à l'abri d'une nouvelle dégradation puisque cette note est assortie d'une perspective négative.

Il s'agit de la troisième dégradation du pays en un peu plus de six mois. Encore "triple A" en 2009 la dette publique de la quatrième économie de la zone euro n'est désormais plus qu'à trois crans de la catégorie des "junk bonds", ces obligations pourries que seuls les investisseurs audacieux ou les spéculateurs avertis ont en portefeuille.

La décision de S & P est, une fois encore, susceptible d'accentuer les difficultés du pays. Dans le viseur des marchés depuis plusieurs semaines, ses coûts de financement ne cessent de grimper. Vendredi dans la matinée, la Bourse de Madrid, en recul de plus de 2 %, accusait d'ailleurs le coup tandis que sur le marché de la dette les taux des emprunts espagnols poursuivaient leur ascension à plus de 5,9 %.

Autrement dit la série noire continue pour l'Espagne. A tort ? Aux yeux de Pierre-Olivier Beffy, économiste chez Exane BNP Paribas, S & P n'invente rien et ne fait que confirmer ce que le marché a déjà compris depuis janvier. "Ça va mal en Espagne", résume Jésus Castillo chez Natixis.

En appui de sa décision, S & P mentionne un système bancaire qui, plombé par la crise immobilière dans le pays et la possession de dettes souveraines espagnoles susceptibles de perdre de leur valeur, pourrait avoir besoin d'une nouvelle recapitalisation.

Autrement dit, les banques n'auraient peut-être pas dû acheter ces quelque 70 milliards d'euros de dettes espagnoles depuis décembre, avec l'argent que leur a prêté la Banque centrale européenne (BCE) via ses opérations dites de "LTRO" (des prêts à trois ans aux taux proches de 1 %).

"Un raisonnement circulaire" fait remarquer Gilles Moëc, chez Deutsche Bank. De fait, en rachetant ces dettes, les banques ne cherchaient pas qu'à gagner de l'argent mais devaient permettre de faire baisser le coût du crédit.

 

 CHÔMAGE RECORD

Reste que la décision de S & P est surtout motivée par la récession de plus en plus sévère dans le pays. La chute du produit intérieur brut (PIB), désormais estimée à -1,5 % cette année mine les efforts menés pour éponger les déficits au rythme attendu.

Et la publication du chiffre du chômage espagnol pour le premier trimestre, vendredi, avec 24,44 % de la population active sans emploi - un "record" depuis 1996 - ne fait pas fait mentir S & P. Autrement dit, l'agence américaine, pas plus que le Fonds monétaire international (FMI) ou que la plupart des économistes, ne croit à la promesse d'un déficit à 5,3 % du PIB cette année.

S & P émet ainsi implicitement une nouvelle critique à l'encontre de la méthode employée par le pays, mais aussi par toute l'Europe, pour sortir de la crise de surendettement. "De notre point de vue, la stratégie pour gérer la crise des dettes souveraines en Europe manque toujours d'efficacité", écrit ainsi l'agence.

Un sentiment partagé par M. Beffy l'économiste d'Exane BNP Paribas. Selon lui, l'Espagne est arrivée aux limites de l'austérité. Les mesures prises pour réduire les dépenses entament maintenant la croissance et réduisent d'autant les recettes fiscales attendues. Quant aux réformes menées comme celle du marché du travail, potentiellement positives pour la conjoncture, elles ne porteront leurs fruits que dans cinq ans estime-t-il. Plus grave, le pays s'attaque aux dépenses d'éducation : la force de travail future qui devrait, au contraire, être préservée.

Ce qu'il faudrait, poursuit M. Beffy, ce sont des outils pour aider la croissance à repartir. Mais cela réclame de l'argent et une solidarité entre pays de la zone euro, qui, pour le moment, n'existe pas.

Claire Gatinois avec Clément Lacombe

 

 

 

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