LEMONDE.FR avec AFP | 06.12.11 | 09h50 • Mis à jour le 06.12.11 | 14h52
L'un des militants de Greenpeace peu après qu'il a réussi à pénétrer dans l'enceinte du site nucléaire de Nogent-sur-Seine.AFP/-
Interpellés lundi pour leur intrusion dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, neuf militants ont été déférés mardi matin au parquet de Troyes. Selon une porte-parole de Greenpeace, quatre d'entre eux ont été libérés sous contrôle judiciaire tandis que les autres étaient toujours en garde à vue, mardi après-midi.
Selon le procureur Alex Perrin, ils seront convoqués devant le tribunal correctionnel le 20 janvier 2012. "Ils vont faire l'objet d'une convocation devant le tribunal" correctionnel pour "violation de locaux professionnels", "dégradation, destruction de biens d'utilité publique en réunion" pour avoir découpé un grillage afin de s'introduire dans l'enceinte de la centrale, selon le magistrat.
Par aillleurs, cinq d'entre eux seront également poursuivis pour avoir refusé de se soumettre à un prélèvement d'ADN.
En revanche, aucune information n'a filtré quant au sort des deux autres activistes qui se sont introduits dans l'enceinte de la centrale de Cruas. Après s'y être cachés durant quatorze heures, au nez et à la barbe des agents d'EDF, nargue Greenpeace, ils ont finalement été remis aux autorités lundi soir.
L'IRSN MINIMISE LA PORTÉE DE L'ACTION
L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a de son côté demandé que la sanction soit "proportionnée aux risques encourus, aussi bien pour l'installation que pour les personnes en cause." "En l'occurrence, l'intrusion était une opération de communication militante et elle a donc été traitée comme telle", analyse l'IRSN, dans un communiqué. Mais de préciser plus loin qu' "une telle opération de communication militante court toujours le risque d'être confondue avec une action malveillante plus sévère".
L'IRSN, de toute façon, minimise l'impact de l'action coup de poing menée par l'ONG environnementale, arguant que "les clôtures" ceignant les centrales nucléiares françaises ont "rempli le triple rôle qui leur est assigné : caractérisation – du fait de leur détérioration – d'une agression pénalement répréhensible, détection d'une intrusion par les services de sécurité, retard à la pénétration vers d'autres zones protégées du site".