USA :
Les réseaux de webcam sont utilisés pour permettre de visionner des enregistrements de manifestations des places occupées. Le mouvement des indignés le plus important a débuté à New York le 15 octobre avec l'occupation du parc Zuccotti à Manhattan appelant à fermer Wall Street. En Californie, à Oakland, Los Angeles, Philadelphie, San-Francisco, des groupes de plus de 100 personnes se réunissent depuis le début du mouvement, certains avec des campements, d'autres sans. Il y a eu jusqu'à 500 villes américaines occupées par des groupes d'indignés. Les revendications principales aux USA sont la dénonciation des inégalités sociales et la cupidité des banques et des marchés financiers.
New-York, #OWS (Occupy WallStreet) : "Nous sommes les 99%, vous ne pouvez pas expulser une idée"
Les forces de police municipales ont délogé dans la nuit du 14 au 15 novembre la centaine de campeurs installée dans le parc Zuccotti. Dès le lendemain des appels étaient lancés pour venir à nouveau occuper le parc, la municipalité ayant indiqué que la réunion de personnes ne pouvait être interdite (respect de l'amendement sur la liberté d'expression) mais qu’en revanche le campement n'était pas légal par décision d'un juge. L'expulsion des campeurs par les forces de l'ordre dans la nuit du 14 au 15 novembre a été mouvementée :
Les indignés new-yorkais sont revenus dès le lendemain dans le parc, près d'une centaine d'entre eux ont passé la nuit du 16 novembre dans le square, sans tentes. Deux églises ainsi que des habitants du quartier ont ouvert leurs portes pour accueillir les indignés qui le souhaitaient. Une manifestation en direction de la Bourse de New-York a eu lieu le 17 au matin. Les forces de l'ordre ont stoppé les manifestants avant qu'ils n'aient pu atteindre le bâtiment. En revanche, le 17 au soir une manifestation de très grande ampleur s’est déployée sur le pont de Brooklyn réunissant au moins 10 000 personnes. Les syndicats étaient présents, 250 manifestants ont été interpellés par la police.
Oakland :
la manifestation du 3 novembre a été le théâtre de violences importantes, les campeurs ont été expulsés le 14 novembre comme ceux de New-York :
Washington :
Quelque dizaines de tentes ont été installées dans le square Mc Pherson au centre de la ville depuis le 17 septembre. Plusieurs manifestations ont suivi, dont une d'environ 300 personnes devant la maison Blanche. Une dizaine d'indignés New-Yorkais a débuté une marche jusqu'à Washington pour demander la "taxation des riches". Ils comptent parcourir 30 kilomètres par jour et pensent arriver autour du 23 novembre dans la capitale américaine. Le campement du square Mc Pherson est toujours en place. Collection de photos du camp du 25 octobre au 15 novembre.
Berkeley :
La manifestation de l'université de Berkeley (baie de San Francisco, Californie) a regroupé 3000 personnes (majoritairement des étudiants). La revendication principale des manifestants portait sur le prix des études qui a doublé en 10 ans. Des heurts avec les forces de police ont été déplorés :
Le campement a été démantelé.
San Francisco, Portland :
des campements ont été montés puis démantelés.
Los Angeles :
le campement est encore en place mais la municipalité commence à communiquer sur "la nécessité de démanteler le campement mais sans confrontation".
Une manifestation de rue a été organisée dans les rues de Los Angeles en réponse à la fermeture du camp de New York, le 15 novembre.
Boston : Le campement de Dewey Square est toujours en place. La police de Boston a indiqué ne pas vouloir déloger les indignés installés dans le square.
Reportage amateur sur le campement à Québec :
Les camps de London, Halifax ont été démantelés. Des demandes d'expulsion des autres municipalités sont en cours (à l'exception de Montréal), mais n'ont pas encore été mises à exécution. La demande d'expulsion du tribunal d'Ontario du 15 novembre est examinée par un juge qui rendra sa décision le 18 novembre. Ce juge examine si l'expulsion est en accord avec la charte des droits des personnes. Les campements sont de taille modeste, quelques dizaines de tentes. Une vidéo de présentation du mouvement "Occupons Québec" permet de mieux comprendre leur motivation :
A Londres, l'occupation de la place St Paul, symbole de la finance internationale, a débuté le 15 octobre. Des dizaines de tentes sont toujours en place bien que la municipalité ait apposé des ordres d'expulsion sur celles-ci depuis le 16 novembre au matin. Le maire de la ville, Boris Johnson, veut éviter des débordements et l'usage de la violence mais semble décidé à ce que le campement soit démantelé.
- Participation politique de la société dans son ensemble
- Une nouvelle démocratie populaire et souveraine
- Une structure politique, économique commune qui offre une égalité sociale et un bien-être à tous."
Vidéo d'un meeting sur la place Saint Paul :
Les organisateurs du camp des indignés de Londres ont aussi envoyé une demande à la municipalité pour qu'elle rende publique la comptabilité de la ville et que certains aspects financiers ou activités de lobbying soient plus transparents. Cette demande des indignés s'appuie sur le "Freedom of Information Act" (loi sur la liberté d'information obligeant les autorités à fournir tous les documents administratifs à ceux qui en font la demande), en vigueur depuis 2005 en Angleterre.
Le cœur du mouvement des indignés, instigateur du principe de "prendre les places" en y installant des tentes pour interpeller les populations et les dirigeants politiques est né en Espagne, suite à la grande manifestation du 15 mai à la Puerta del Sol de Madrid. Les forces de l'ordre ont évacué la place fin juin, mais depuis cette époque, si le mouvement a changé de forme, il ne s'est pas pour autant arrêté. Les indignés espagnols se sont rapprochés des mouvements syndicaux et commencent à s'organiser de façon différente, avec des revendications plus précises. Les mots d'ordre sont désormais la lutte pour pour le maintien du système de santé (empêcher les coupes budgétaires prévues par le gouvernement) du système éducatif ainsi que le droit au logement. Depuis le 11 novembre, plus de 150 indignés ont créé dans le centre de Barcelone un point d'information pour discuter des élections anticipées du 20 novembre. Une manifestation des personnels de santé s'est déroulée le 16 un peu partout dans le pays, suivie de celle des étudiants le 17 novembre.
Une campagne d'information a débuté il y a quelques jours pour que des lieux abandonnés ou inoccupés soient habités. Le dernier en date est une banque. Mais si le mouvement espagnol des indignés est majoritairement celui de la jeunesse universitaire comme la grande manifestation du 17 novembre l'a montré, il est aujourd’hui une sorte de réunion des différents mouvements sociaux de contestation qui enflent en Espagne un peu plus chaque mois.
Clip vidéo sur la manifestation étudiante du 17 novembre :
ALLEMAGNE : "Nous sommes les 99%"
Depuis le 20 août, date à laquelle les première tentes ont été installées sur la célèbre Alexanderplatz de Berlin pour être démantelées au bout d'une semaine par les forces de l'ordre, de nombreuses actions d'indignés ont été menées. Le 17 septembre, une manifestation devant la Bourse de Berlin, le 12 novembre une chaine humaine autour du Reichstag avec simultanément un cercle de plusieurs milliers de personnes autour de la banque de Francfort. Un campement de quelques tentes est installé à "Bundespressestrand", une esplanade de 3000 mètres carrés sable près du parlement et de la chancellerie. Le mouvement allemand est très proche de celui des 99% américain : contestation du pouvoir de la finance et dénonciation de la précarité générée par les politiques d'austérité.
Manifestation du 15 octobre à Berlin :
FRANCE : "Nous sommes les 99%, nous refusons que le 1% décide de notre avenir et de l'avenir du monde à notre place"
Depuis le 4 novembre une dizaine de tentes sont installées sur le parvis de la grande arche de la Défense, plusieurs fois démantelées par les forces de l'ordre. Le mouvement a réussi à réunir quelques centaines de personnes par épisodes, comme lors de la soirée du 11 novembre :
Le campement français qui peine à réunir plus que quelques dizaines "d'indignés permanents" a de nouveau été démantelé dans la nuit du 14 au 15 novembre, les tentes et le matériel de cuisine confisqués une nouvelle fois par les forces de police. Le mouvement des indignés n'a pas vraiment pris en France. La manifestation mondiale du 15 octobre comptait 500 personnes à Paris alors qu'elles étaient de plusieurs dizaines de milliers en Italie, et de près de 500 000 en Espagne. Quelques autres villes de France (Nantes premier campement le 12 novembre, dix tentes, Rennes, Metz, Lyon) voient de petits groupes de quelques dizaines d'indignés se réunir, sans campement la plupart du temps. Un appel à manifester sur le parvis de la défense a été lancé pour le samedi 19 novembre.
Extrait de l'appel citoyen du mouvement "occupons la Défense" :
Nous sommes avant tout des citoyens conscients, et des êtres humains indignés par le monde qui nous entoure. Voilà pourquoi, nous appelons tous les citoyens et citoyennes qui refusent les divisions que l’on nous impose à unir leurs talents et intelligence, à se rencontrer pour œuvrer ensemble à la création d’un nouveau projet, dont l’essence sera le respect des individus et de leur environnement.
Nous pouvons libérer et reprendre l’espace public sous toutes ses formes.
Rejoignez-nous !
Quelques dizaines d’indignés ont installé de nouvelles tentes sur le parvis de la Défense le 18 novembre.
D'importantes manifestations ont eu lieu un peu partout en Italie le 15 octobre répondant à l'appel mondial du "#15O", celle de Rome ayant réuni entre 300 000 et 500 000 personnes. Le mouvement des indignés italiens se confond avec le mouvement social qui refuse principalement les mesures de rigueur imposées par le gouvernement suite à la crise de la dette souveraine. L'occupation des indignés italiens ne semble pas se faire pour l'instant par le biais de tentes, sauf de façon exceptionnelle comme par exemple à l'université de Bologne :
Les manifestations contre la politique du gouvernement ont été jusqu’alors les principales actions du mouvement des indignés italiens, soutenues par les manifestations étudiantes de la même manière qu’en Espagne.
Procession à Bologne, le 11 novembre :
Zurich :
Un campement d'indignés s'est installé à Zurich dans le parc Lindenhof, au cœur de la vieille ville, le 17 octobre. L'expulsion des campeurs s'est effectuée le 15 novembre au matin, les 40 tentes ont été retirées par 80 policiers.
Genève :
Un campement a débuté depuis le 15 octobre dans le Parc des Bastions. Le mouvement compte environ environ 300 personnes dont 60 campeurs qui se relayent. Une table des négociations a été organisée avec les autorités de la ville (Conseil administratif) et les chefs de la Police. Les relations semblent bonnes avec les forces de police, les organisateurs estiment que le soutien de la population y est pour beaucoup.
Cet aperçu du mouvement des indignés n'est pas exhaustif... Si l'on trouve des indignés en Belgique, aux Pays-Bas, en Grèce bien entendu, en Israël, au Japon, ce sont des manifestations spontanées qui les rassemblent plus que des campements ou occupations comme dans d'autres pays. Plus étonnant, l'Ukraine compte des indignés actifs...
Le 11 novembre à Kiev :
à Athènes, ce vendredi 17 novembre 2011, une manifestation en hommage aux étudiants du 17 novembre 1973 (jour où la dictature des colonels a envoyé les chars contre l'université polytechnique) a réuni une foule considérable de contestataires, plus de 30 000 personnes selon la police. Les "enragés" grecs comme ils se nomment eux-mêmes se confondent désormais avec les syndicats et la population en lutte contre les mesures "anti-crise" du gouvernement. Il est possible qu'ailleurs en Europe comme en Amérique du Nord, ce phénomène devienne la règle. Les indignés seraient alors une force de contestation importante face à des gouvernements de plus en plus impopulaires.
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