LEMONDE.FR avec AFP | 12.12.11 | 11h28 • Mis à jour le 12.12.11 | 14h03
Mario Monti, le président du conseil italien, le 5 décembre 2011 à Rome.AP/Gregorio Borgia
Les principaux syndicats italiens ont appelé, lundi 12 décembre, à une grève unitaire de trois heures contre les mesures de rigueur et la réforme des retraites du gouvernement Monti, qui procède à une nouvelle émission de dette dans un contexte toujours très délicat sur le marché. Sur le pied de guerre, la CGIL, la CISL et l'UIL ont appelé leurs adhérents à cesser le travail durant trois heures dans le cadre de leur premier mouvement unitaire depuis six ans. Des rassemblements sont prévus dans toute l'Italie et en particulier devant le Parlement à Rome, où les leaders de ces organisations devraient prendre la parole à partir de 16 heures.
Dimanche soir, le président du Conseil, Mario Monti, qui a prévenu la semaine dernière que la seule alternative à son plan de rigueur était la faillite, a reçu les responsables de ces trois syndicats. Tentant de les convaincre que son plan, adopté dimanche, contenait des "éléments d'équité", il leur a rappelé la "situation d'extrême urgence financière" dans laquelle se trouve l'Italie, qui croule sous une dette colossale représentant environ 120 % de son PIB. Une rencontre jugée "totalement insatisfaisante" par Luigi Angeletti de l'UIL. "Il faut plus d'équité", a martelé de son côté Raffaele Bonanni de la CISL, exigeant l'ouverture d'une négociation.
RÉFORME DES RETRAITES EN LIGNE DE MIRE
Le principal casus belli pour les syndicats est la réforme des retraites, dossier brûlant auquel le gouvernement de l'ex-commissaire européen s'est attaqué frontalement. Il a notamment décidé d'augmenter le nombre d'années de cotisations, d'accélérer l'augmentation de l'âge de départ des femmes et de geler l'indexation sur l'inflation des pensions supérieures à 960 euros.
Le plan anti-crise de Mario Monti, composé de mesures de réduction du déficit d'environ 20 milliards d'euros et de mesures de relance pour plus de 10 milliards, prévoit en outre des coupes dans les dépenses, une augmentation de la fiscalité sur l'immobilier et une nouvelle hausse de la TVA si nécessaire.
Au Parlement, les partis politiques, qui se sont ralliés en majorité à cette cure d'austérité comme à une sorte de mal nécessaire, tentent de l'amender notamment en relevant le seuil du gel de l'indexation des pensions. Mais le chemin est étroit, le gouvernement excluant toute variation du montant global de son plan.
Le Trésor italien a réussi lundi à lever comme prévu 7 milliards d'euros d'obligations à un an dont les taux ont légèrement baissé à 5,952 % contre 6,087 % lors de la dernière opération similaire le 10 novembre, signe d'une atténuation de la pression des marchés. Cette opération était le premier test sur les marchés pour la péninsule depuis l'adoption dimanche dernier par le gouvernement de Mario Monti d'une nouvelle cure de rigueur et l'accord trouvé vendredi au sommet de Bruxelles pour une plus grande discipline budgétaire en zone euro.