r.canoe.ca - Agence QMI
19/11/2011 20h50 - Mise à jour 19/11/2011 22h54
MONTRÉAL – Tolérés par l’administration municipale, financés par des citoyens favorables à leur cause, les indignés d’Occupons Montréal ont la vie plus facile que leurs semblables ailleurs au pays.
Après que les autorités eurent exigé le démantèlement de leurs installations en bois pour des raisons de sécurité, vendredi, les indignés du square Victoria ont annoncé avoir fait l’acquisition de sept tentes militaires, pouvant accueillir plusieurs personnes et adaptées aux conditions hivernales.
Payées grâce aux dons de citoyens amassés par le comité financier du mouvement, les tentes ont coûté environ 650 $ chacune. Samedi soir, l’une d’entre elles avait partiellement été montée sur le site.
Pour l’instant, rien ne semble indiquer que les autorités municipales s’opposent à cette nouvelle avenue empruntée par les indignés. L’un des responsables du comité sanitaire d’Occupons Montréal, Alain Berger, a même indiqué qu’étant donné que les indignés ont négocié serré le démantèlement des structures en bois, leur droit d’occuper les lieux n’a pas été discuté.
En fait, la patience de l’administration municipale à l’endroit d’Occupons Montréal en surprend plusieurs, alors qu’ailleurs au Canada, les autorités et les indignés débattent en cour le droit de planter indéfiniment des tentes dans un parc.
«Des manifestants ont marché jusqu’à l’hôtel de ville (de Montréal), l’autre soir, à 20 h, et ils ont pu parler avec un politicien», s’est étonnée Ellen Elizarez, une Américaine de Philadelphie qui vit sur le site depuis deux semaines.
«Les Montréalais ont un accès direct aux élus, a-t-elle ajouté. Ce qui arrive ici n’arriverait jamais à Philadelphie.» Selon Alain Berger, qui affirme avoir déjà travaillé pour le parti du maire Gérald Tremblay, la sympathie que semble accorder une partie de la population au mouvement est ce qui fait hésiter les politiciens.
«J’en connais plusieurs (élus municipaux), a dit le manifestant. Je ne les ai jamais vus aussi déstabilisés. C’est que les gens qui votent pour eux sont un peu de notre côté. Les autorités ne font que rôder autour.»
Certains politiciens ont néanmoins commencé à afficher leur exaspération devant le phénomène, notamment le ministre des Finances du Québec, Raymond Bachand, qui a déclaré la semaine dernière qu’à un moment donné, «il faut que ça arrête parce que c'est en plein... On ne créera pas un slum de Mumbai en plein milieu de la place Victoria».
Plus d’un mois après le début de leur occupation du square Victoria, au centre-ville de Montréal, force est d’admettre que les indignés ont su s’organiser. Des comités ont été formés pour gérer les différents aspects de leur vie, que ce soit au niveau logistique, financier ou sanitaire.
Une grande yourte accueille ceux qui s’occupent des relations avec les médias. Une bibliothèque a été aménagée ainsi qu’une cuisine qui sert une centaine de repas par jour. Des toilettes ont aussi été disposées sur le site.
Les finances, a expliqué Alain Berger, ont été mises entre les mains de «personnes en qui nous avons confiance». Il a toutefois admis que des boîtes contenant des dons ont été volées dans le passé.
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branchez-vous.com - dimanche 20 novembre 2011 à 06H44
MONTRÉAL - Une trentaine d'écrivains et auteurs devraient aller donner leur appui aux indignés d’Occupons Montréal, dimanche.
Vers midi, à l’invitation de l’écrivain et directeur éditorial de Leméac, Jean Barbe, ils devraient se rendre au Square Victoria pour manifester leur soutien au mouvement des indignés.
Bertrand Laverdure, Isabelle Baez, Jean-Simon Desrochers et Michel Vézina auraient notamment confirmé leur participation à l’événement.
Entre-temps, les indignés d’Occupons Montréal affirment avoir respecté les exigences des autorités en disposant des structures de bois sur leur campement. Dix-huit batiments avaient été jugés non sécuritaires. Les manifestants entendent les remplacer par des tentes de type militaire, mieux équipées pour faire face aux températures froides.
Les indignés du square Victoria, à Montréal, ont commencé à installer une de leurs tentes militaires sur le site, samedi soir. ©Ian Gauthier / Agence QMI |
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