Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
Le Monde.fr avec AFP | 27.04.2013 à 16h24 • Mis à jour le 27.04.2013 à 17h06
Lire nos explications : Affaire du Mediator : le point si vous avez raté un épisode
Ces mises en examen, prononcées vendredi soir, interviennent dans le cadre d'une enquête pour trafic d'influence, ouverte fin 2011, visant les laboratoires Servier, soupçonnés d'avoir influencé la rédaction de ce document pour qu'il minimise ses propres fautes et insistent sur celle de l'Agence du médicament, l'ex-Afssaps, devenue ANSM.
"LE RAPPORT ÉTAIT BOUCLÉ", SELON L'EX-SÉNATRICE
Les soupçons des enquêteurs sont nés d'écoutes téléphoniques relatant une conversation entre le directeur opérationnel du groupe Servier, Jean-Philippe Seta, et Claude Griscelli, professeur de pédiatrie et de génétique qui fut directeur général de l'Inserm.
M. Griscelli indiquait au dirigeant de Servier que Mme Hermange, responsable de la rédaction d'un rapport intitulé "La réforme du système du médicament, enfin !", lui avait "demandé d'aller travailler avec elle pour le Sénat" sur ce document. Il précisait avoir "fait changer pas mal de choses". Mme Hermange, qui n'est plus sénatrice depuis septembre 2011, avait catégoriquement démenti ces affirmations, tout en reconnaissant avoir rencontré M. Griscelli "pour avoir une discussion avec lui".
Mais "le rapport était bouclé" et "aucun élément n'en a été modifié à la demande de M. Griscelli", avait-elle insisté. Le groupe Servier avait lui aussi démenti avoir fait modifier ce rapport critiquant vertement l'Afssaps, qui "semble avoir redécouvert tardivement des travaux publiés pourtant dès les années 1970" sur le Mediator. Samedi, l'avocat de M. Seta, Hervé Temime, n'a pas souhaité faire de commentaire.
Selon un rapport d'expertise judiciaire le 12 avril par le parquet de Paris, entre 220 à 300 morts, et 1 300 et 1 800 à long terme, sont imputables au médicament, suspendu en novembre 2009 et retiré définitivement en juillet 2010. Ce document souligne que la commercialisation du médicament, dont les "propriétés anorexigènes puissantes" sont confirmées, aurait dû être suspendue entre 1998 et 2003 par les laboratoires Servier ou par les autorités.