Le Monde.fr | 27.06.2012 à 12h24 • Mis à jour le 27.06.2012 à 12h24
La fusion du siècle pourrait connaître un coup d'arrêt. Le fonds souverain qatari Qatar Holdings, deuxième actionnaire du groupe minier suisse Xstrata, a réclamé une amélioration des conditions de la fusion du groupe avec son concurrent Glencore, faisant peser une menace sur le projet censé créer un mastodonte du secteur minier. Qatar Holding détient près de 11 % du capital de Xstrata, ce qui en fait le deuxième actionnaire derrière Glencore (33,65 %).
"Afin de donner de la clarté au marché, Qatar Holdings annonce qu'il a informé Glencore que tout en voyant un intérêt dans le rapprochement des deux entreprises, il cherche à obtenir des conditions améliorées", indique le fonds dans un communiqué laconique diffusé à la Bourse de Londres.
Il est prévu jusqu'à présent que les actionnaires de Xstrata reçoivent 2,8 actions Glencore pour chacun de leur titre, mais "Qatar Holding pense qu'un ratio d'échange de 3,25 actions Glencore pour une action Xstrata assurerait une répartition plus appropriée des bénéfices lors de la fusion, tout en reconnaissant de manière appropriée la valeur de Xstrata", ajoute le communiqué.
"PACKAGES" ET PARACHUTES DORÉS
Glencore avait annoncé en février son intention de fusionner avec son homologue Xstrata, créant un mastodonte du secteur pesant 90 milliards de dollars (69,3 milliards d'euros) en Bourse. Cette fusion est sous le feu des critiques depuis quelque temps déjà, souligne le Financial Times mercredi, notamment d'actionnaires qui s'élèvent contre les parachutes dorés proposés par l'exécutif de Xstrata à ses cadres dirigeants, ainsi que des "packages" destinés à retenir les meilleurs éléments au sein de l'entreprise. Le plus important est celui proposé au PDG, Mick Davis, d'un montant de 29 millions de livres (36,2 millions d'euros) sur trois ans.
L'opération doit être finalisée au troisième trimestre de cette année, sous réserve du feu vert des actionnaires. Ceux de Glencore sont conviés à une assemblée générale le 11 juillet, et ceux de Xstrata le lendemain. Cette révolte des actionnaires s'inscrit dans un large mouvement de contestation qui, tout au long des assemblées générales de ce printemps, a forcé plusieurs dirigeants à revoir leurs émoluments à la baisse.
Pour aller plus loin, lire "Davis & Glasenberg, faux frères ennemis de Glenstrata" ; "Les négociants prennent la main sur le marché des matières premières" ; "Le trader Glencore, premier fournisseur du Programme alimentaire mondial".