Le gouvernement syrien a démenti être responsable d'un massacre à Al-Koubeir, près de Hama, mercredi 6 juin, dans lequel, selon un porte-parole du Conseil national syrien (opposition), une centaines de personnes – « parmi eux une vingtaine de femmes et une vingtaine d'enfants » – auraient été tuées par les forces du régime et ses milices, les chabbiha. Le communiqué du régime de Bachar El-Assad, relayé par la télévision officielle, soutient de son côté qu'« un groupe terroriste a commis un crime haineux dans la région de Hama qui a fait neuf victimes ».
Le 25 mai, au moins 108 personnes, dont 49 enfants et 34 femmes, avaient été tuées dans des bombardements à Houla, dans la province de Homs, ou à l'arme blanche. Le secrétaire général adjoint de l'ONU chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, avait estimé qu'une partie de ces morts était « sans aucun doute » imputables aux forces du régime – « seul le gouvernement syrien a l'usage de blindés, de canons et de mortiers » – tandis que les tueries à l'arme blanche « désignent probablement les chabbiha ».
Au même moment, seize pays parmi lesquels les Etats-Unis, des pays européens et arabes, se sont réunis à Istanbul pour discuter des moyens de faire cesser la répression en Syrie. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton y a plaidé pour « continuer de fermer les circuits économiques vitaux du régime, élargir le cercle de pays appliquant fermement les sanctions et empêcher le gouvernement syrien de les contourner» et pour un transfert total du pouvoir en Syrie à un gouvernement de transition. Lors de la visite de Vladimir Poutine à Pékin, la Russie et la Chine se sont déclarées « opposées à des tentatives en vue de régler la crise en Syrie par le moyen d'une intervention militaire étrangère, de même qu'en vue d'imposer un changement de régime », préférant « suivre, honnêtement et sans ambiguïtés, le plan Annan », qui prévoit un cessez-le-feu et qui n'est pas appliqué.