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Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes

Marta-Elena, « indignée », ne croit plus dans le pouvoir des urnes

Le Monde - 12 novembre 2011

Marta-Elena García, sympathisante des "indignées" depuis leur début, votera écolo. (S.M./Lemonde.fr)

 

Marta Elena García assiste à un forum organisé comme souvent par les indignés à la Puerta del Sol de Madrid. Ce jour-là, le thème est la bulle immobilière et une soixantaine de personnes assises par terre ou debout les bras croisés écoutent se succéder les économistes, les responsables écologiques et les autres orateurs invités par le mouvement. “Il existe des situations terribles ici avec des banques qui expulsent des gens de leur maison et exige en plus le remboursement d’une partie du prêt..., s’émeut Marta Elena quand on lui demande les raisons de sa présence. Le logement est un droit et on nous l’a ôté,” conclut-elle.

A 24 ans, cette jeune femme, diplômée d’architecture d’intérieur et actuellement étudiante en master d’illumination architecturale à l’université politecnica de Madrid est sympathisante du 15-M depuis ses débuts. “Cela m’a rendu très heureuse de voir des gens s’unir et lever la tête quand on pensait que les choses étaient inamovibles, dit-elle en souriant. Je crois qu’il faut regarder le monde différemment pour trouver des solutions et que celles-là ne peuvent venir que si depuis le haut mais surtout depuis la base, les gens se mobilisent pour permettre un changement de société.”

Le Forum sur la bulle immobilière organisé par les indignés Puerta del Sol mercredi 8 novembre. (Photo S.M./Lemonde.fr)

 

Les actions menées par les indignés contre les expulsions, les revendications dans la rue, devant le siège de partis politiques, de banques ou de grandes entreprises, elle y adhère entièrement. En revanche, les élections, elle n’y croit plus beaucoup. “Je ne veux pas être pessimiste mais je ne crois pas qu’elles apporteront des changements au pays”.

Une plate-forme pour faire pression sur les partis

Ancienne fidèle votante du Parti socialiste espagnol (PSOE), elle dit qu’elle a “perdu la foi dans la gauche”. Elle ira donc voter pour un des partis minoritaires, “sans doute les écologistes d’Equo”, un nouveau parti qui cherche à rassembler toutes les forces écologiques jusqu’à présent disséminées et divisées dans le pays, et récupérer un certain nombre de revendications des “indignés”.

“Je me suis sentie trompée par le PSOE, qui a mené une politique contraire aux droits sociaux. Maintenant, à deux semaines des élections, ils lancent des idées pour sortir de la crise mais ils sont au pouvoir, pourquoi ne les appliquent-ils pas?,” s’insurge-t-elle.

Marta a davantage confiance dans les indignés. Pourquoi alors ne pas créer un parti? “Le mouvement perdrait son aspect désintéressé. Les indignés sont intéressés par les gens, pas par le pouvoir!”

Quel rôle alors pourraient avoir les indignés? “Puisque nous sommes une majorité à ne plus croire dans le gouvernement, j’espère que nous sortirons de plus en plus dans la rue et que nous deviendrons une vraie plate-forme pour le changement, pour faire pression sur les partis afin que les gens obtiennent ce dont ils ont besoin.”

A commencer par un travail, un toit, de quoi vivre dignement. Marta Elena ne se fait pas d’illusion, elle sait que “la situation n’est pas facile” et qu’il lui sera difficile de trouver un emploi. Mais pour le moment, elle garde espoir. Elle habite toujours chez ses parents dans  le centre de Madrid et n’a pas de projets de partir. “Je vais chercher du travail ici. Si je n’en trouve pas, je finirai par partir, comme beaucoup d’amis l’ont fait, mais cela me ferait de la peine. Ce serait un peu comme abandonner le navire en plein naufrage...”

Sandrine Morel

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