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Manifester à Longueuil plutôt qu’à Montréal pour éviter les contraventions
Mardi 16 avril 2013 à 17 h 59
À défaut de pouvoir manifester sans se faire interpeller dans la métropole, certains opposants au règlement qui encadre les manifestations à Montréal comptent venir se faire entendre sur la Rive-Sud. Les policiers de Longueuil se disent prêts, mais leur marge de manœuvre est réduite, si on la compare à celle de leurs collègues montréalais.
Lors de la manifestation du 5 avril, 279 personnes avaient été interpellées en vertu du règlement municipal P-6 et avaient reçu des constats d’infractions de 637 $. Lors de celle du 19 mars, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) avait interpellé 45 personnes en vertu du P-6.
Un groupe s’est donc formé au début du mois pour appeler à manifester contre les mesures d’austérité du gouvernement, le 26 avril prochain, sur la place Charles-Le Moyne à la sortie du métro Longueuil–Université-de-Sherbrooke.
Le créateur du groupe, qui n’a pas souhaité donner d’entrevue, estime sur la page Facebook de l’événement qu’il ne semble plus possible d’exercer “son droit à la liberté d’expression et d’association”, à Montréal. Depuis juin 2012, le règlement municipal P-6 oblige les manifestants à remettre leur itinéraire à l’avance aux policiers, et interdit le port du masque. À Longueuil, la situation est différente, indique Martin Simard, porte-parole du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL). “Il n’existe aucun règlement sur le port du masque et il n’y a aucune obligation de donner son itinéraire”.
La police a mis en place un plan de déploiement
Plus de 300 personnes ont indiqué sur Facebook qu’elles allaient participer au rassemblement.
Les policiers de Longueuil ont tenu une réunion de planification la semaine dernière à ce sujet. “C’est certain que c’est un gros déploiement”, explique M. Simard. Il y a aura notamment des policiers “à la sortie des métros”.
Des réactions mitigées sur Facebook
Irène Yaconowsky, qui demeure à Longueuil, ira manifester sur la place Charles-Le Moyne. Cette citoyenne engagée estime qu’il devient trop difficile de s’exprimer dans la métropole. « À Montréal, c’est compliqué de manifester, c’est sûr que j’ai pas envie de me faire arrêter, j’ai pas assez de courage pour me faire encercler et attendre pendant des heures dehors », explique-t-elle. Elle souhaite dénoncer les mesures d’austérité du gouvernement Marois, en manifestant.
Mais certains estiment qu’il faut continuer de manifester à Montréal. “Mon opinion là-dessus c’est que c’est exactement ce que la ville veut, balayer son « problème » de manifestations ailleurs qu’à Montréal”, écrit Marc Beaulieu, sur la page Facebook de l’évènement.
En 2012, un rassemblement de plusieurs dizaines de personnes opposées à la hausse des droits de scolarité avait eu lieu devant un édifice de la place Charles-Le Moyne abritant des bureaux du ministère de l’Éducation. Des policiers en tenue antiémeute du SPAL avaient vigoureusement dispersé les manifestants, dont certains étaient masqués.
“On va encadrer les gens, on ne tolérera aucun acte criminel”, prévient M. Simard.
Les manifestations ont aussi un coût important pour le SPAL. Les rassemblements du printemps érable avaient coûté plus de 800 000 $ à la ville. Contrairement à Montréal, le ministère de la Sécurité publique avait refusé de rembourser la Ville de Longueuil pour cette dépense.
Et vous, pensez-vous que les Montréalais doivent venir manifester à Longueuil?