Des milliers de salariés sont descendus dans la rue, mardi 5 mars, dans plusieurs villes de France, à l'appel des syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires, et de la gauche de la gauche. Ils s'opposent au projet de réforme du marché du travail voulue par le gouvernement, et testent ainsi leurs force faces à l'exécutif, à la veille de la présentation du texte en Conseil des ministres.
Qui manifeste ?
Chose rare, les frères ennemis de la CGT et de Force ouvrière défilent ensemble. Une démonstration d'unité contre l'accord sur la sécurisation de l'emploi signé le 11 janvier par les organisations patronales et trois autres syndicats de salariés, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC. Des militants du Front de gauche, du NPA et de LO ont aussi rejoint les cortèges des manifestations.
Que contient l'accord sur la sécurisation de l'emploi ?
Le texte est censé permettre aux entreprises de s'adapter plutôt que de licencier. Par exemple, en cas de difficultés passagères, ces dernières pourront augmenter le temps de travail, diminuer les salaires ou encore faire de la mobilité interne. Par ailleurs, les contrats courts, les CDD de trois mois, seront taxés dans l'espoir de réduire la précarité des salariés.
Jean-Paul Chapel, du service économie de France 2, revient sur les grandes lignes de ce texte.
Que dénoncent les manifestants ?
La CGT et FO dénoncent une "régression sociale" et reprochent au texte de faciliter les licenciements et d'accroître la précarité. "Tous les paragraphes de l'accord consistent à fragiliser les salariés, à remettre en cause le contrat de travail", a déclaré le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault , avant le départ du cortège parisien. Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, a ajouté qu'il souhaitait continuer à faire "pression sur les parlementaires", à qui il appartient de voter le projet de loi qui doit être adopté mercredi au Conseil des ministres.
Quelle mobilisation ?
Plusieurs milliers de manifestants se sont élancé mardi en début d'après-midi de la place du Châtelet, à Paris, pour rejoindre l'Assemblée nationale. A Marseille (Bouches-du-Rhône), entre 4 000 personnes, selon la police, et 25 000, selon les organisateurs, ont manifesté pour protester contre la "casse du code du travail". A Lyon (Rhône), 2 300 personnes, selon la police, et 7 000, selon les syndicats, ont défilé dans la matinée vers la place Bellecour, derrière la banderole "non à la régression sociale". Et entre 1 800 et 5 000 manifestants ont défilé à Toulouse (Haute-Garonne) derrière une banderole dénonçant "l'accord scélérat du 11 janvier".
En tout, 174 manifestations et rassemblements sont prévus dans tout le pays. Selon Europe1.fr, la mobilisation ne devrait avoir que de faibles répercussions sur les transports.