«Il y a peut-être eu moins de votes de grève dans la région de Québec, mais on voit que la région est toujours active», a lancé Jeanne Reynolds, une des porte-parole de la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE).
Plusieurs centaines de personnes ont convergé dimanche après-midi devant l'Assemblée nationale à l'appel de la CLASSE. L'association étudiante s'est dite satisfaite de la mobilisation en plein milieu des vacances estivales. «Il y a un eu ralentissement à Montréal et à Québec, ce qui est tout à fait normal», a plaidé Jeanne Reynolds. «Beaucoup d'étudiants sont au travail pour financer leurs études, et plusieurs autres sont retournés dans leurs régions.»
La CLASSE, frange plus radicale du mouvement étudiant, se prépare activement à une éventuelle campagne électorale estivale. Un scrutin à la fin de l'été pourrait toutefois coïncider avec la rentrée collégiale et universitaire, compliquant ainsi la tâche pour la mobilisation étudiante. «C'est quelque chose qu'il va falloir discuter avec nos membres», reconnaît Jeanne Reynolds. «Avec la loi 78, nous allons devoir reprendre trois mois de scolarité en six semaines. Ça va être très étrange et très difficile.» Avec un horaire aussi chargé, la CLASSE se demande quand les étudiants trouveront le temps de manifester.
Le mouvement étudiant croit aussi que la qualité du diplôme sera moindre cet automne en raison des réaménagements. «On voit que ce qui compte pour le gouvernement, c'est le diplôme, pas la qualité du diplôme. C'est dans la philosophie du gouvernement», dénonce Jeanne Reynolds.
Ambiance festive
La marche de la manifestation a pris son envol un peu après 14h dimanche. Les centaines de porteurs de carré rouge ont déambulé sur les grandes artères de la haute ville avec la collaboration des policiers, même s'ils avaient choisi de ne pas remettre leur itinéraire à l'avance. La loi spéciale 78 du gouvernement de Jean Charest force les manifestants à fournir leur trajet au moins huit heures à l'avance aux policiers.
L'ambiance se voulait festive, et les bruits des casseroles ont cédé la voie dès le départ à un concert de tubas, trombones et autres cuivres.
Un habitué des manifestations dans la capitale, «Banane rebelle», a une de fois plus galvanisé les foules. «Depuis février au Québec, il se passe quelque chose de beau, et c'est pour ça que je suis avec vous dans la rue», a lancé le coloré personnage, venu cette fois-ci avec sa famille : «Banane junior» et «Banane senior».