canoe.ca - Agence QMI
Jean-François Racine
05/06/2012 06h39
Les véhicules ont alors suivi les derniers manifestants qui sont rentrés au Parlement en marchant sur le trottoir.
QUÉBEC – La police de Québec a pris les manifestants par surprise, lundi soir, en sortant l'escouade anti-émeute sans avertissement dans le quartier Montcalm. La semaine a bien mal commencé pour une centaine d'étudiants en colère.
Aucune voiture de patrouille ne s'est présentée devant l'Assemblée nationale comme à l'habitude. Le traditionnel débat sur le fait de fournir le trajet ou non aux autorités n'a donc pas eu lieu.
Les policiers étaient totalement invisibles au point de rendez-vous. Au départ de cette autre marche nocturne, les motos du SPVQ étaient absentes et les constables n'ont pas suivi à l'avant ou à l'arrière des troupes. Autre modification aux habitudes, la manifestation n'a pas non plus été déclarée illégale à l'aide d'un porte-voix.
D'un seul coup
La semaine dernière, les manifestants sans trajet fixe avaient joué au chat et à la souris en choisissant de circuler aussi souvent que possible dans la direction opposée aux policiers qui voulaient encadrer le groupe.
Lundi soir, les carrés rouges ont entrepris de remonter à contresens le rue Saint-Jean. Les manifestants ont pu marcher librement sans inquiétude pendant moins de 30 minutes.
Près de la rue Bourlamaque et de Crémazie, un autobus bien discret a ouvert la porte pour laisser descendre d'un coup l'équipe de contrôle de foule et disperser brusquement les marcheurs. La stratégie nouvelle a eu pour effet de «geler» complètement les protestataires. Plusieurs ont choisi de quitter les lieux. «Ils venaient juste de nous dire au coin de la rue qu'ils toléraient la manifestation», a juré l'un d'eux. Un homme a même imploré les policiers d'être présents mardi soir afin qu'il puisse donner l'itinéraire.
Quelques instants plus tard, l'anti-émeute a arrêté un individu sur le boulevard René-Lévesque. Tous les véhicules ont alors suivi les derniers manifestants qui sont rentrés au Parlement en marchant sur le trottoir. La police a refusé d'expliquer ce changement d'attitude.
«Je ne peux pas commenter les stratégies. Ils peuvent nous appeler à l'avance pour nous donner le trajet», a affirmé Marie-Ève Painchaud, porte-parole du SPVQ.
Très nombreux, les policiers ont roulé autour de la fontaine de Tourny une dizaine de minutes. Un autre manifestant qui insultait grossièrement les policiers est passé bien près d'être menotté. Vers 22 h 15, il n'y avait plus personne sur les lieux. Un groupe de récalcitrants a voulu relancer la manifestation vers 23 h.
Par la prière
Par ailleurs, à la demande d'un étudiant en théologie, le diocèse de Québec a organisé une messe spéciale pour la paix sociale, lundi, en l'Église du Très-Saint-Sacrement.
«Ça crée des tensions. Il faut trouver une solution pacifique, dans le dialogue. Notre moyen à nous c'est la prière», a expliqué le père Gérard Busque. Près de 140 personnes se sont déplacées. Moins d'une dizaine d'étudiants ont assisté à la cérémonie.