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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 23:07
MADRID (AFP)
courrierinternational.com - 
23.11.2011 | 17:52 | Par Roland LLOYD PARRY

Accompagnés de deux policiers, deux huissiers se présentent chez Consuelo Lozano, une Equatorienne de 40 ans, pour l'expulser de son appartement de la banlieue de Madrid. Un rituel désormais, alors que ces opérations se multiplient en Espagne sous l'effet de la crise.

"Les banquiers sont des voleurs. Honte! Injustice! Salopards!", crient une soixantaine de manifestants rassemblés dehors pour tenter d'empêcher l'expulsion.

En vain. Une rangée de policiers anti-émeute casqués, bouclier en main, les tient à distance, le temps que les huissiers emmènent Consuelo Lozano, une femme de ménage au chômage installée depuis 2006 à Torrejon de Ardoz, une cité-dortoir du nord de Madrid à forte population immigrée.

Déjà, confrontée à un quotidien de plus en plus difficile depuis qu'elle a perdu son travail, elle a renvoyé en Equateur ses deux fils, sa fille et son mari pour leur épargner cette nouvelle épreuve.

Les expulsions pour cause de surendettement, l'un des symptômes les plus criants de la crise en Espagne, sont devenues la cible de choix du mouvement des "indignés", associant voisins et amis dans des opérations commando qui souvent contraignent la justice à annuler ou retarder ces opérations.

Mais parfois elles sont menées à terme, à grand renfort de policiers anti-émeute. Par ce froid matin de novembre, c'est au tour de Consuelo, après un face-à-face tendu lorsque les policiers écartent un groupe de manifestants assis au bas de l'immeuble.

Motif: une dette de 200.000 euros auprès de la banque, à laquelle Consuelo ne peut plus faire face.

"Ils ont détruit ma famille. La banque a pris ma maison. C'est à eux maintenant, je ne vais pas me battre", lance-t-elle en ravalant ses larmes.

"Maintenant ils essaient de me réclamer le double de la valeur de la maison. Je leur ai dit que je ne pouvais pas payer. Je ne sais pas où aller".

Après la victoire de la droite aux élections législatives de dimanche, la grogne sociale pourrait s'amplifier sous l'effet de nouvelles mesures de rigueur, alors que l'Espagne compte près de cinq millions de chômeurs.

Comme beaucoup d'immigrés d'Amérique latine, le mari de Consuelo, Jaime, alors ouvrier dans le bâtiment, avait été encouragé à acheter son logement pour 220.000 euros en 2006, à l'époque où les banques se montraient particulièrement généreuses.

Puis est arrivé en 2008 l'éclatement de la bulle immobilière, qui avait porté pendant plus d'une décennie le développement économique de l'Espagne. Jaime a perdu son travail.

"Nous allons essayer de les convaincre qu'ils commettent une injustice, qu'ils ne peuvent laisser ces gens à la rue parce qu'ils n'ont aucun endroit où aller", explique Chema Ruiz, un porte-parole de la Plateforme contre les expulsions (PAH).

Ces derniers mois, avec d'autres groupes militants, cette association a empêché de nombreuses expulsions et milite pour une réforme de la loi afin de protéger les propriétaires surendettés.

Mais selon la PAH, 300 familles sont encore expulsées quotidiennement en Espagne.

"Tout est de la faute de ces satanées banques", affirme Nicolas San Martin, un manifestant de 29 ans qui vient d'être contraint sans ménagement par la police de dégager la porte de l'immeuble. "Et avec Rajoy (le futur chef du gouvernement) cela va être pire".

De l'autre côté de la rue, Luis Mendes, un immigré de Guinée-Bissau de 40 ans, lui aussi ouvrier du bâtiment au chômage, devrait subir le même sort jeudi. "Je veux négocier avec eux. Les mensualités augmentent. Je n'ai pas l'argent pour payer", confie-t-il.

"Je ne peux pas rester dans la rue. Il commence à faire froid", dit-il, vêtu d'une veste légère et un bonnet de laine enfoncé sur la tête. "Je ne sais pas ce que je vais faire".

Selon la PAH, la même menace pèse sur deux autres familles de la rue. "Vous, vous", lance la foule. "Cela peut vous arriver, à vous".

AFP

Des policiers espagnols écartent un manifestant contre les expulsions à Torrejon de Ardoz, près de Madrid, le 23 novembre 2011.

AFP

Des Espagnols devant une pancarte indiquant "Expulsions = injustice sociale", à Torrejon de Ardoz, près de Madrid, le 23 novembre 2011

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