Poser la question des luttes et de leur « vertu » formatrice est l’un des buts des prochaines rencontres avec Médiapart organisées les 25 et 26 août dans la région de Lyon par l’association CAMédia.Voici le lien pour découvrir le programme (en « fichier attaché au bas du billet ici donné).
Dans ce cadre, un débat aura lieu entre le Collectif de lutte contre les gaz de schiste en Ardèche, représenté par Guillaume Vermorel, et Paul Aries, rédacteur en chef du journal Le Sarkophage et auteur de plusieurs livres, dont le dernier, Le socialisme gourmand.
Comme le dit Aries, « Parce que le pétrole socialiste n’est pas plus écolo que le pétrole capitaliste », nous aimerions examiner ensemble comment le réveil de certaines luttes, tant écologiques que politiques, entraîne pour leurs participants, non seulement un engagement politique au sens large, mais offre une véritable chance de devenir « auteur » de quelque chose - auteur d’une question sociale et d'un apprentissage du changement possible pour soi aussi - Je fais ici référence au beau travail d’entretien mené dans le film Tous au Larzac, où des paysans analysent dans l’après coup tout ce que ces combats collectifs ont dynamisé de prise de conscience, de dépassement de représentations enkystées, d’élargissement de leur monde.
La question politique aujourd’hui dépasse largement celle de l’affrontement de programmes : les longues habitudes productivistes qui ont charpenté nos politiques traditionnelles de droite comme de gauche trouvent leurs limites et révèlent leurs périls. L’emballement de l’hyperconsommation, son intrication avec le cul-de-sac du triomphe de la finance, le gaspillage et la misère comme autant « d’allants de soi », de réalités montrées comme sans alternative (du pur TINA – There Is No Alternative - formule à succès de Thatcher), ce sont là les fers qui nous ligotent.
Dans ce moment que nous vivons, nous côtoyons le monde et voyons l’horreur le disputer à l’absurde : comment alors faire des liens ? comment pouvons-nous prendre part au devenir « humain » ? quelles pistes à suivre pour tracer un chemin ? Partager, prendre le temps, réinventer la simplicité, combiner recherche et choix de monde à construire …
Il est donc question d’inventer, de ragaillardir, de propager de multiples raisons de luttes, qui seront aussi bien des occasions de diffusion d’idées que des champs d’expérience humaine : l’engagement peut être porteur d’invention. Voilà une des questions qui nous occupera lors de ce week-end : les luttes sociales comme chance de la création démocratique, comme apprentissage en acte de la liberté, du souci de l’autre et de la création de la geste collective.
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