Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
Pour contrer la crise du logement, préoccupation majeure des Français, Nicolas Sarkozy veut construire plus et vite : l'augmentation de la surface constructible, principale mesure dévoilée dimanche lors de son intervention télévisée, sera « applicable dès le mois de février ».
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Concrètement, le Président propose d'élever de 30% le coefficient d'occupation des sols (COS), aussi bien pour les immeubles que les maisons individuelles. Une solution miracle, pour le chef de l'Etat :
« Cela va donner un travail formidable à l'industrie du logement. Ce ne sont pas des emplois délocalisables. »
La mesure, selon lui, permettra d'augmenter « considérablement le nombre de logements » et donc « fera pression sur les prix [...] en espérant une baisse des prix à l'achat et à la location ».
La majoration du COS n'est pourtant pas une nouveauté. Le Grenelle de l'environnement autorise une augmentation du COS de 30%, à condition qu'une avancée en matière de développement durable soit réalisée.
Le code de l'urbanisme permet aussi, depuis 2010, d'augmenter le COS de 50% maximum si des logements sociaux sont érigés sur la surface constructible supplémentaire.
Contacté par Rue89, Thierry Repentin, président de l'Union sociale pour le logement (USH, mouvement HLM), regrette que Nicolas Sarkozy propose du « déjà-vu ». Il assure que sa proposition n'aura aucun impact positif :
« Finalement, ce sont les élus qui vont garder la main sur la nature de l'urbanisme de leur territoire. Ce n'est donc pas une mesure effective et il n'y a aucune incitation ou obligation de prévue. »
Nicolas Sarkozy estime que sa mesure permettra de développer l'offre de logements, et donc de faire baisser les prix : Mais Repentin redoute un effet inverse : si les terrains sont davantage constructible, leur valeur augmente. Les promoteurs vont enn tenir compte pour augmenter leur prix.
La mesure de Nicolas Sarkozy est donc à ses yeux un « cadeau pour ceux qui ont déjà un logement plutôt que pour ceux qui cherchent à en acquérir un ». Lors de son intervention, le Président a en effet pris le seul exemple des propriétaires de « pavillons », qui pourront augmenter leur surface habitable. C'est aussi l'avis de Marc Pigeon, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), qui a fait part de son incrédulité.
Invité sur France Inter ce lundi 30 janvier, le socialiste Bertrand Delanoë a lui aussi critiqué les propositions de Nicolas Sarkozy sur le logement, qu'il a qualifiées d'« amateurisme », de « bricolage » teinté de « cynisme » :
« Depuis cinq ans que Nicolas Sarkozy est Président, il y a vraiment des blocages partout pour construire des logements.
A Paris, il y a des milliers de logements que l'Etat m'empêche de construire parce qu'il veut vendre ses terrains à des prix spéculatifs. »
Le maire de Paris a également rappelé que certains élus locaux s'opposent aussi régulièrement à la construction des logements sociaux :
« Dans le XVIe arrondissement, j'ai 600 logements de bloqués à cause de l'UMP locale. »
Lui préfère les deux mesures du programme de François Hollande :