"Les indices de leur utilisation par Bachar Al-Assad s’accumulent. Mais l’Occident ne veut pas les voir." L'enquête menée par Frédéric Helbert pour le magazine Paris Match apporte un faisceau de preuves et de témoignages accablants pour le régime syrien. Il relate notamment l'histoire du jeune Omar, 13 ans, dont la "famille entière a péri coincée dans une maison de la vieille ville. Morts par suffocation, diront les médecins. Morts sans avoir été touchés directement", décrit l'hebdomadaire.
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"Omar, alors dans une autre pièce, ne l’a pas été non plus. Mais deux jours plus tard sont apparues brûlures, plaies, cloques. Puis sont venus les troubles de l’équilibre, pertes de mémoire, douleurs musculaires. Le mal empirait chaque jour", poursuit le journaliste de Paris Match. Rue89 note que le journaliste a aussi rencontré le docteur Ghazi Aswad, chirurgien français d’origine syrienne, qui a examiné l’enfant. Pour lui, qui "ne comprenait rien au début" aux cas comme celui-ci, il n’y a pas de doute : ce sont des "symptômes de bombardements à l’arme chimique".
En août dernier, François Hollande assurait que l'usage d'armes chimiques par le régime serait une "cause légitime d'intervention directe" de la communauté internationale en Syrie. Le président américain, Barack Obama, avait lui menacé de "conséquences" son homologue Bachar Al-Assad au cas où celui-ci recourrait à l'usage d'armes chimiques.
"Honte à ceux qui pourraient et ne font rien !", lâche Ghazi Aswad. Pour France Info, "à en croire les médecins qui appellent à l'aide dans Paris Match, la ligne rouge est franchie, et c'est un appel de détresse qu'ils lancent aujourd'hui à la communauté internationale". L'utilisation d'armes chimiques contre les rebelles syriens se précise, de manière irréfutable : "Il y a les malades, il y a les cas cliniques, il y a les documents, il y a toutes les preuves", conclut la radio dans sa revue de presse.