Signalé par Elsa Fayner
En 2011, selon l’enquête de la Dares, la durée collective moyenne du travail en France a atteint 35,8 heures par semaine, par le jeu d’accords d’entreprise prévoyant une durée supérieure aux 35 heures légales. Surtout, dans les faits, les salariés à temps complet ont déclaré une durée habituelle hebdomadaire de travail de 39,5 heures (contre 39,4 heures en 2010). La différence s’explique par les heures supplémentaires effectuées, structurelles ou occasionnelles, et par le temps de travail effectif plus long des cadres en forfait-jours, qui déclarent travailler 44,1 heures par semaine en moyenne.
Le temps de travail effectif à continué sa hausse, lente mais continue, en 2011.
Les hommes travaillent 138 heures de plus que les femmes.
Les 35 heures sont un marqueur juridique, déclencheur des heures supplémentaires, mais pas une réalité pratique : c'est ce que vient rappeler une nouvelle étude sur le temps de travail publiée par le ministère du Travail.
En 2011, selon l'enquête de la Dares, la durée collective moyenne du travail en France a atteint 35,8 heures par semaine, par le jeu d'accords d'entreprise prévoyant une durée supérieure aux 35 heures légales. Surtout, dans les faits, les salariés à temps complet ont déclaré une durée habituelle hebdomadaire de travail de 39,5 heures (contre 39,4 heures en 2010). La différence s'explique par les heures supplémentaires effectuées, structurelles ou occasionnelles, et par le temps de travail effectif plus long des cadres en forfait-jours, qui déclarent travailler 44,1 heures par semaine en moyenne.
La durée annuelle effective, à temps complet, atteint ainsi 1.683 heures, avec une nette différence entre hommes (1.741 heures) et femmes (1.603). Cela témoigne du rôle prééminent que gardent ces dernières dans la gestion de la vie familiale : les femmes vivant seules travaillent 56 heures de plus que celles en couple avec enfants. A l'inverse, les hommes seuls travaillent 8 heures de moins que ceux en couple et qui sont pères.
Les cadres travaillent près de 200 heures de plus que la moyenne (1.867 heures), bien qu'ils prennent aussi davantage de congés grâce à leurs 11 jours de RTT en moyenne, contre 9,7 pour les professions intermédiaires, 8,1 jours pour les employés et 6,1 jours pour les ouvriers.
L'étude pointe que les durées effectives de travail, hebdomadaires comme annuelles, sont en progression lente mais quasi constante depuis 2003, hormis un creux en 2009 sous l'effet de la crise. La durée hebdomadaire a ainsi augmenté de 1,7 % en huit ans et la durée annuelle de 3,8 %, sous l'effet de la progression de la part des salariés en forfait-jours et le développement depuis 2003 de mesures favorisant l'allongement du temps de travail : augmentation des contingents légaux et défiscalisation des heures supplémentaires, dispositifs d'encouragement au rachat de jours de congé, souplesse accrue des comptes épargne-temps, mise en oeuvre de la journée de solidarité…
La France en queue de peloton européen
Cette durée hebdomadaire de travail de 39,5 heures pour les salariés à temps complet situe néanmoins toujours la France en queue de peloton européen, au 21 e rang sur 27, devant la Belgique, la Finlande, les Pays-Bas, l'Italie, l'Irlande et le Danemark. Dans l'Europe des Vingt-Sept, la moyenne se situe à 40,4 heures, avec le Royaume-Uni en tête, avec 42,2 heures. Les Allemands affichent 41 heures. Mais il faut noter qu'en incluant les salariés à temps partiel, plus nombreux en Allemagne et en Angleterre, la durée hebdomadaire de travail est plus élevée en France (36,6 heures) qu'outre-Rhin (34,6) et qu'outre-Manche (36,2). L'étude souligne que « du fait de la complexité et de la diversité des facteurs à prendre en compte ainsi que des pratiques nationales en termes de temps de travail, de congés, etc. », les comparaisons internationales de durée annuelle de travail ne sont pas pertinentes.
Derek Perrotte