Source : mediapart.fr
A une quasi-unanimité, les personnels du quotidien ont réclamé le départ de la direction avant toute discussion sur l'évolution du journal.
« Les salariés de Libération réunis en assemblée générale, ce mardi 26 novembre 2013, réclament le départ des deux co-présidents du directoire de Libération afin de rendre possible la mise en place d'un vrai projet de développement de cette entreprise et d'un plan d'économie légal et crédible. » Le texte est on ne peut plus clair. Et le résultat du vote aussi : votée à 89,90 % des 210 votants, la motion adoptée mardi met Nicolas Demorand, président du directoire, et Philippe Nicolas, coprésident et cogérant, au pied du mur.
Certes, les actionnaires du journal, par la voix de François Moulias, représentant de la société Bruno Ledoux, ont d'ores et déjà fait savoir que « les actionnaires soutiennent le directoire ». On voit mal cependant comment les sacrifices réclamés aux salariés vont pouvoir être sereinement discutés après un tel vote.
Les négociations ont démarré lundi. Un comité d'entreprise s'est tenu, lors duquel la direction a présenté les chiffres du journal et expliqué vouloir faire émerger des solutions avec les représentants du personnel. Objectif : économiser 3 millions d'euros tout en se développant. A la clé, plusieurs pistes d'économie : la signature d'un accord compétitivité-emploi, avec au menu la réduction des volumes de congés, y compris les RTT, une « diminution modulée des salaires » ou l'« ouverture d'un guichet de ruptures conventionnelles », selon la lettre spécialisée Presse News.
La diffusion de Libération est descendue aux alentours de 100 000 exemplaires par jour à la rentrée 2013, soit un recul de 16,5 % par rapport à ses résultats de 2012. A 37 000 exemplaires en septembre, la vente au numéro souffre particulièrement, avec un recul de près de 30 %, comparée à 2012.
Nicolas Demorand, quant à lui, avait déjà dû abandonner la direction de la rédaction sous la pression des rédacteurs, peu avant l'été.