Le Monde.fr | 20.04.2012 à 18h59 • Mis à jour le 20.04.2012 à 21h09
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Après plus d'un an de lutte pour conserver leurs emplois et leur usine, les salariés de l'usine Fralib de Gémenos, près de Marseille, dans les Bouches-du-Rhône, ont été déboutés par le tribunal, vendredi 20 avril. Contre la demande du comité d'entreprise de l'usine, qui appartient au groupe Unilever, le tribunal de grande instance de Marseille a considéré que le troisième "plan de sauvegarde de l'emploi (PSE)" prévu répondait "aux conditions légales".
La direction du site de Gémenos, le seul en France à produire les thés Lipton et les infusions L'Eléphant, s'est félicitée de la validation par le juge des référés "de la procédure de consultation sur la fermeture de Fralib et le PSE, déboutant ainsi le comité d'entreprise de l'ensemble de ses commandes". De leur côté, les représentants des salariés CGT et CFE/CGC - qui rappellent leur "détermination pour le maintien de l'activité industrielle" - ont indiqué qu'ils allaient faire appel de cette "décision de justice politique". "Nous continuons de penser que cette troisième procédure d'information et de consultation du CE est entachée d'irrégularités manifestes", écrivent-ils, considérant que cette décision "ne constitue en rien un démenti quant à la rentabilité et à l'efficacité économique" du site.
C'est la troisième fois que les salariés de Fralib contestent devant la justice la procédure de licenciement. A la mi-novembre, la cour d'appel d'Aix-en-Provence avait annulé le second PSE présenté par la direction, estimant que ses propositions de reclassement n'étaient "pas sérieuses". Cette décision avait constitué une victoire pour les salariés et avait obligé les deux parties à reprendre les négociations sur un nouveau plan.
CONTREPARTIES
Pour ce nouveau plan, la direction affirme que "chacun des cent trois salariés a reçu une offre d'emploi (..) dans une autre usine d'Unilever en France", le groupe en comptant six. Pour ceux qui choisissent de rester en Provence, "des mesures d'accompagnement" ont été proposées avec "douze mois de congés de reclassement à 75 % du salaire (quinze mois pour les plus de cinquante ans), 20 000 euros pour créer ou reprendre une entreprise, le soutien d'un cabinet de reclassement et une enveloppe globale de 400 000 euros pour la formation professionnelle", détaille-t-elle.
Par ailleurs, Unilever a rappelé sa décision prise au début de mars d'augmenter de 50 % le budget de revitalisation économique du bassin d'emploi, portant ce montant à 1,5 million d'euros, équivalent, selon le groupe, à la création de cent quatre-vingt-deux emplois dans cette zone.
Sur les cent quatre-vingt-deux salariés initialement touchés par le projet de fermeture, cent cinquante-cinq sont déjà licenciés - la production ayant été délocalisée à Katowice (Pologne) et à Bruxelles. Plus d'une centaine, selon les syndicats, réclament toujours le redémarrage de l'activité à Gémenos. Unilever avait annoncé dès septembre 2010 son intention de fermer l'usine de Gémenos pour défaut de compétitivité.
Lire l'éclairage (édition Abonnés) : Les salariés de Fralib s'estiment trahis et lâchés par l'Etat