/http%3A%2F%2Fs1.lemde.fr%2Fimage%2F2012%2F09%2F03%2F540x270%2F1754606_3_4b2f_nadejda-tolokonnikova-le-17-aout-2012-lors-du_5440fcade20dc5b2738d85774795a0a1.jpg)
"J'aime la Russie mais je hais Poutine", lance Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, l'une des membres du groupe de punk rock russe Pussy Riot dans un entretien à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel depuis sa prison où elle purge une peine de deux ans de camp.
Considérée comme la leader du groupe, celle qui veut "une révolution en Russie", a répondu par écrit aux questions du magazine allemand via l'un de ses avocats, explique Der Spiegel, en montrant une photo des réponses manuscrites de la jeune femme. "Le système Poutine (...) n'appartient pas au 21e siècle, il rappelle beaucoup plus les sociétés primitives ou les régimes dictatoriaux du passé", ajoute-t-elle.
Assurant ne rien regretter , Nadejda Tolokonnikova affirme également : "Au bout du compte, je pense que le procès contre nous était important car il a montré le vrai visage du système Poutine". "Ce système a émis un jugement sur lui-même en nous condamnant à deux ans de prison sans que nous n'ayons commis de crime. Cela me réjouit évidemment", poursuit la jeune femme, apparue durant son procès avec un T-Shirt portant le slogan : "No pasaran !". "Je me bats pour que ma fille [de 4 ans] grandisse dans un pays libre", souligne-t-elle affirmant que son procès a été "la vengeance de Poutine".
Outre Nadejda Tolokonnikova, Ekaterina Samoutsevitch, 30 ans, et Maria Alekhina, 24 ans, ont été condamnées le 17 août à deux ans de camp chacune pour "hooliganisme" et "incitation à la haine religieuse" après avoir chanté en février une "prière punk" dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, demandant à la Sainte Vierge de "chasser Poutine" du pouvoir.
Interrogée sur ses conditions de détention, l'artiste affirme qu'elles sont supportables. "Malgré tout, c'est une prison russe avec tout son charme soviétique. Il n'y a pas eu beaucoup de progrès : la prison est un mélange de caserne et d'hôpital". "Nous sommes réveillées à 6 heures du matin, ensuite je prends mon petit-déjeuner, ensuite vient le tour de cour. Le reste de la journée, j'écris. Ou je lis, ces jours-ci par exemple la Bible et les œuvres du philosophe marxiste slovène Slavoj Zizek", décrit-elle. "Le manque de liberté de mouvement ne restreint pas la liberté de penser", conclut-elle.