LEMONDE.FR avec AFP | 14.02.12 | 12h35
Les prix de l'essence en station-service poursuivent leur envolée et atteignent de nouveaux sommets historiques. Selon des données publiées mardi 14 février par le ministère du développement durable, le prix du litre de super sans plomb 95 a grimpé à 1,5787 euro en fin de semaine dernière. Celui du super sans plomb 98 s'est élevé à 1,6184 euro. Tous deux dépassent ainsi leurs records antérieurs établis seulement une semaine plus tôt (1,5640 et 1,6022 euro par litre).
Le gazole, dont les ventes représentent environ 80 % de la consommation française de carburants automobiles, subit également une hausse, à 1,4180 euro le litre vendredi, contre 1,3960 la semaine précédente. Ce prix de vente reste cependant inférieur au record établi en 2008. Tous ces chiffres sont des moyennes nationales calculées par la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC) à partir de données fournies par les stations-service.
Depuis la fin 2011, les prix de l'essence vont de record en record en France, propulsés par un double effet : des tensions géopolitiques, notamment liées à l'Iran et au Nigeria, qui maintiennent les cours du pétrole brut à des niveaux très élevés, et l'affaiblissement de l'euro par rapport au dollar qui amplifie le coût de l'or noir une fois sa valeur convertie dans la monnaie unique.
TOTAL S'OPPOSE À UN ÉVENTUEL BLOCAGE DU PRIX DE L'ESSENCE
Cette flambée a déjà fait des vagues en pleine campagne présidentielle. Le candidat socialiste, François Hollande, a proposé le mois dernier un "blocage temporaire du prix de l'essence", accompagné d'une restauration de la TIPP flottante. La majorité a balayé l'idée de telles mesures, qualifiées de "solution du passé".
Interrogé sur RTL sur cette envolée des prix à la pompe, peu avant l'annonce des derniers records, le PDG de Total, Christophe de Margerie, a estimé mardi que la meilleure manière de faire baisser les prix de l'essence était d'investir pour trouver de nouveaux gisements. "Plus il y aura de pétrole, plus les prix seront maintenus bas", a-t-il dit, critiquant au passage l'idée d'un blocage des prix. "Pour n'importe quel produit, ce n'est pas une bonne chose de bloquer les prix" et "c'est automatiquement le budget de l'Etat qui en souffrira", a-t-il souligné.