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Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes

Les ouvriers de PSA accueillis par des gaz lacrymogènes au Mondial de l'auto

 

 

 

« Ils ne méritaient pas ça. Ils venaient simplement défendre leur bifteck, ils ne venaient pas pour casser. De la part d'un gouvernement de gauche, ce n'est pas très sympa. » Garçon de café dans l'une des brasseries qui jouxtent la place de la porte de Versailles, l'entrée du parc des expositions où se tient le Mondial de l'automobile à Paris, Patrick a été « choqué » ce mardi 9 octobre en fin de matinée par l'accueil réservé par les forces de l'ordre au millier de salariés venus de toute la France protester contre les licenciements dans l'industrie et défendre l'emploi.

Les CRS ont fait usage de gaz lacrymogène à plusieurs reprises pour repousser les manifestants qui tentaient d'entrer dans le salon, cette « vitrine de la technologie », où est exposé le « produit de l'exploitation de plusieurs années de travail », auquel ils contribuent dans leurs usines. Une attitude qui a suscité l'indignation et ravivé un peu plus la colère des différentes délégations, dont un gros bataillon d'ouvriers chez PSA, Renault, General Motors, Ford, Goodyear mais aussi des Arcelor-Mittal de Florange, présents pour rappeler combien l'acier était indispensable pour fabriquer des voitures.

 

Des Goodyear tentent de forcer le barrage de CRS 
Des Goodyear tentent de forcer le barrage de CRS© Rachida El Azzouzi

 

Aux cris de « on va rentrer, on va rentrer, aucune usine ne doit fermer », les leaders syndicaux, qui se sont succédé au micro, ont condamné l'attitude « déplorable » du gouvernement, tout en lui rappelant qu'il a « une responsabilité politique dans les licenciements ». Parmi eux, l'ex-candidat à la présidentielle du Nouveau Parti-Anticapitaliste, Philippe Poutou, salarié de l'usine Ford de Blanquefort près de Bordeaux, s'est montré particulièrement furieux de l'usage de gaz lacrymogène.

« Sous Sarkozy, nous sommes rentrés deux fois au Mondial de l'automobile sans lacrymo, ni heurts, ni bagarres. Aujourd'hui, la gauche est au pouvoir grâce à nous. Elle prône le dialogue social et elle nous empêche de rentrer en nous aspergeant de gaz », a fustigé Franck Hustache, délégué du personnel chez Ford, consterné par « la politique de droite menée par le gouvernement Ayrault ».


Manifestants sous les gazs, mardi 9 octobre, au Mondial de l'Auto 
Manifestants sous les gazs, mardi 9 octobre, au Mondial de l'Auto© Rachida El Azzouzi

 

« François Hollande a choisi son camp. Il est du côté des patrons licencieurs, casseurs d'emploi, du Medef », a déploré à son tour Jean-Pierre Mercier, le délégué de la CGT de PSA Aulnay qui a rappelé que toutes les manifestations de ces derniers mois s'étaient déroulées dans le calme. Ils ont tous pris le chemin de la place d'Italie pour participer à la grande manifestation, initiée par la CGT dans huit villes de France dont Paris.

« Tous dans la rue ! Il n'y a que cela qu'ils comprennent », a lancé un Fralib, l'usine de thé de Gémenos dans les Bouches-du-Rhône, menacée depuis deux ans de fermeture. « Jamais nous n'arriverons à mobiliser le peuple. Le ver est dans le fruit. Vous vous voyez vous arrêter de travailler pendant un mois ? On a tous des crédits sur le dos. Ils nous tiennent », lui a rétorqué un ouvrier de PSA-Sochaux, parti à 4 heures du matin en convoi pour rallier la capitale. Il brandissait une pancarte : « Le vote utile : voilà où ça mène. »


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