Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
| 11.02.12 | 14h11 • Mis à jour le 11.02.12 | 14h11
Des chômeurs font la queue devant l'équivalent de "Pôle emploi" en Espagne, à Mardid, le 27 janvier 2012. AP/Paul White
Les indemnités en cas de licenciement "non justifié" seront ainsi réduites de 45 à 33 jours par année travaillée, avec un maximum de 24 mensualités au lieu de 42. D'autre part, la période d'essai lors d'une embauche passera de six mois à un an. Alors que le taux de chômage a atteint, fin 2011, 22,8 % de la population active, le gouvernement affirme vouloir "freiner l'hémorragie de l'emploi" en encourageant les entreprises à embaucher. La précédente réforme du marché du travail du gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero avait déjà tenté de réduire à 33 jours les indemnités de licenciement, mais sans l'imposer, ce qui avait rendu cette réforme quasiment inexistante.
La nouveauté porte sur les licenciements économiques pour lesquels les indemnités sont limitées à 20 jours par année travaillée durant 12 mois au maximum, et qui sont rendus plus faciles. Pour y avoir recours, il suffira aux entreprises de démontrer une "diminution des ventes durant trois trimestres consécutifs", a expliqué la ministre de l'emploi, Fatima Banez.
D'autre part, les entreprises n'auront plus à demander l'autorisation du ministère, ni obtenir un accord avec les syndicats, pour mener un plan social et des licenciements collectifs. Parmi les autres mesures annoncées, la réforme des conventions collectives imposera une plus grande flexibilité aux salariés (horaires, postes, mobilité géographique).
SERVICES À LA COMMUNAUTÉ
Pour stimuler l'embauche, plusieurs aides seront mises en place. Petites et moyennes entreprises bénéficieront d'une réduction des charges sociales de 3 000 euros pour l'embauche d'un premier salarié de moins de 30 ans (le chômage des jeunes atteint 48 %), et de 4 500 euros pour celle d'un chômeur de longue durée de plus de 45 ans. Quant aux chômeurs, s'ils trouvent un emploi, ils pourront cumuler 25 % de leurs prestations et leur salaire durant un an.
Afin d'améliorer l'efficacité des agences pour l'emploi, celles-ci devront travailler en collaboration avec les agences privées de travail temporaire. Et pour lutter contre la fraude aux prestations, les chômeurs pourront être amenés à réaliser des services pour la communauté.
"La réforme va dans la bonne direction, mais pas suffisamment loin, estime José Ramon Pin, professeur d'économie à l'IESE Business School. Le gouvernement a privilégié la prudence et manqué de courage, notamment en matière de baisse des indemnités de licenciement." Le patronat, qui avait demandé qu'elles soient abaissées à 12 jours par année travaillée, a salué une réforme "bien orientée". Les syndicats ont estimé qu'elle renforce "la précarité de l'emploi".
Le gouvernement a admis que tout cela ne suffira pas à réduire le chômage. M. Rajoy a déjà averti que celui-ci augmentera encore en 2012.
Sandrine Morel