Délégué général depuis 2009 de l'association patronale qui gère les congés payés des intermittents du spectacle (300 millions d'euros de cotisations annuelles), Régis Braut, sosie de l'ancien ministre Eric Besson, le cheveu sur la langue en plus, avait trouvé un truc extra pour doubler ses augmentations, prétendument sur objectifs : il s'attribuait le montant maximal, en toute discrétion, puis faisait signer par son président, qui affirme n'y avoir vu que du feu, une rallonge du même montant !
Las, son salaire de ministre, plus de 14 000 euros par mois, ainsi que la fâcheuse propension de cette caisse, dirigée par les seuls employeurs, à ne pas redistribuer aux intermittents près de 6 % des fonds qu'elle collecte, a fini par lui attirer les foudres de tous les ministères et de la Cour des comptes.
Les pouvoirs publics songent aujourd'hui à supprimer cette structure qui justifie son taux d'impayés par sa pseudo-difficulté à identifier certains bénéficiaires, mais utilise les sommes non déboursées pour minorer les cotisations patronales des sociétés de production de l'audiovisuel, du cinéma et du spectacle vivant. Cotisations qu'elle fixe elle-même, un curieux héritage de 1936 ! Pour en finir avec ce piètre et coûteux service (9 millions d'euros par an en frais de gestion), la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, aimerait confier d'ici à avril le versement de ces congés payés à la caisse Audiens, déjà en charge de plusieurs prestations des intermittents.