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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 14:12

Le Monde -07 novembre 2011

Détails de l'entrée de l'hôtel Madrid où vivent actuellement une cinquantaine de personnes dont sept familles expulsées de chez elle parce qu'elles ne pouvaient plus payer leur loyer ou les traites de leur crédit bancaire. Photo S.M.

 

A deux pas de la Puerta del Sol, épicentre du mouvement des "indignés" qui au printemps dernier a secoué une Espagne qu'on croyait endormie, le vieil hôtel Madrid, rue Carretas, a retrouvé des couleurs après dix ans d'abandon. Drapeau arc-en-ciel, affiches en tous genres et foule bigarrée occupent l'hôtel depuis le 15 octobre dernier. Objectif : en faire un centre d'hébergement d'urgence pour les victimes des expulsions immobilères.

"Sept familles ont trouvé refuge ici ces deux dernières semaines, dont plusieurs personnes âgées", soutient Chema Ruiz, de la Plateforme des victimes des hypothèques (PAH) qui se bat pour freiner le rythme des expulsions : plus de 300 000 ont été dictées par les tribunaux ces trois dernières années du fait de la crise.

Tout n'a pas été facile depuis qu'a commencé l'occupation, à l'issue de la manifestation convoquée le 15 octobre dans le monde entier sous le mot d'ordre "unis pour un changement global". Cette nuit-là, un groupe d'une trentaine de personnes avait alors pris la décision, "spontanée", d'entrer dans le vieil édifice abandonné, situé dans une rue adjacente à la Puerta del Sol, raconte Norma Sanz, responsable de communication de l'hôtel rebaptisé "Maison du peuple" et qualifié de "Centre social occupé".

UNE OCCUPATION "POLITIQUE"

La première nuit près de 70 de personnes se sont concentrées à l'intérieur du bâtiment et une cinquantaine face à la porte, pour décourager la police de les déloger.

Les jours suivants, des "indignés" ont nettoyé les lieux, enlevé les débris de verres, organisé l'espace et réparti les tâches. "L'hôtel avait été squatté auparavant, mais l'occupation n'était pas politique, éclaircit Norma. Les chambres étaient dégoûtantes, en très mauvais état et les tuyaux de cuivre avaient été volés, ce qui explique que nous n'avons pas d'eau dans le bâtiment..."

Des tuyaux d'arrosage connectés à l'arrivée d'eau du rez-de-chaussée courent aujourd’hui dans les étages pour palier le problème, le temps que les canalisations soient réparées par des volontaires.

Car à l'intérieur de l'édifice, malgré un certain "chaos" dû à l'absence de contrôle de ceux qui rentrent dans l'hôtel pendant les heures d'ouverture, on retrouve l'esprit du mouvement des indignés : commissions de nettoyage, de cuisine, de sécurité, d'infrastructure et de communication, interdiction de boire de l'alcool, principe de non-violence et de non résistance aux forces de l’ordre, sous peine d’expulsion immédiate... Et surtout la décision de ne pas transformer l'hôtel en un simple squat mais d'en faire une plate-forme des principales revendications du mouvement.

La PAH, le groupe "Stop Desahucios" (Stop expulsions), ainsi que les commissions de quartier créées par les indignés se chargent de répondre aux nombreuses demandes de relogement émanant de personnes vivant parfois à la rue avec des enfants. "Une famille nous a demandé de l'aide car ils dorment dans une voiture avec deux enfants", explique ainsi un membre de la commission logement du quartier d'Usera, dans le sud de la capitale, lors d'une assemblée dans l'hôtel.

RÊVES INDIGNÉS

Deux des cinq étages de l'hôtel ont été remis en état pour ce genre de cas extrêmes. Les membres de la commission d'infrastructures se chargent de réparer les vitres et les portes, de nettoyer et meubler la quarantaine de chambres qui à terme devraient être destinées aux familles expulsées le temps qu'elles trouvent une solution durable.

Dans ce but, une sorte d'"agence immobilière" a été créée et commence à chercher des logements alternatifs durables, des édifices occupés en meilleure condition et d'autres solutions.

Quant au reste de l'hôtel Madrid, si la police ne le déloge pas comme l'exige le propriétaire, il devrait devenir un petit concentré des rêves indignés. Le 2e étage sert déjà de lieu de rassemblement pour les groupes de réunions et d'assemblées. Des cours de danse y sont offerts, des activités en tout genre proposées par des volontaires. Et les indignés envisagent de créer une "université" alternative au 4e étage ainsi qu'un potager sur le toit, détaille Norma, arrivée à Madrid à pied depuis Séville, lors d'une des "marches d'indignés" qui ont convergé vers la capitale depuis les quatre coins du pays le 26 juillet pour dénoncer la dictature des marchés, la corruption politique et la crise. Depuis, elle n'est pas repartie, enchantée par cette "révolution" et heureuse de pouvoir aider des gens qui sont, comme elle, "sans boulot, fatigués, sans rien...".

Sandrine Morel

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