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AURÉLIE FOULON | Publié le 14.04.2012, 09h16
Les Indignés entament demain une marche de 200 km à travers la banlieue parisienne. La première étape les conduit à Villiers-le-Bel via Sarcelles.
« Injustices, pauvreté, précarité, chômage, contrôles et violences policières… » : les Indignés pointent « les conditions de vie qui se dégradent de jour en jour » et dénoncent « l’absence de démocratie réelle », critique Christophe Berteloot, l’un des membres du mouvement qui rêve de la fin de l’organisation de l’exercice du pouvoir en « structure pyramidale ».
Après avoir établi un campement dans le quartier d’affaires de La Défense à l’automne dernier, comme leurs homologues l’avaient fait avant eux en Espagne, en Grèce, en Belgique, au Portugal ou aux Etats-Unis, les Indignés veulent donner de l’ampleur à leur mouvement. « Il est temps de sortir de Paris pour aller à la rencontre des Parisiens qui, en fait, habitent majoritairement la banlieue », notent-ils.
Dans le 95, ils parleront des violences policières et de l’argent
Un rassemblement se tient aujourd’hui à Saint-Denis, où ils ont prévu de « se greffer au lancement du comité antiexpulsions constitué avec le DAL (Droit au logement) ». Leur départ pour Villiers-le-Bel, via Sarcelles, se fera demain à 15 heures. « On a choisi les étapes en fonction des invitations ou des tensions sociales. Villiers-le-Bel, c’est parce qu’on a été très présents au procès des jeunes accusés d’avoir participé aux émeutes en 2007 », affirme Christophe Berteloot, rappelant que la collision avec une voiture de police qui a coûté la vie à deux ados « n’a toujours pas fait l’objet d’un procès ». « Nous sommes des personnes ordinaires qui vont à la rencontre des citoyens », ajoutent encore les Indignés,, qui comptent tenir des « assemblées populaires » et établir un campement pour la nuit à chaque étape. Après « les violences policières » à Villiers-le-Bel et Argenteuil, ils ont prévu de parler « logement » à Montreuil (93), « fracture sociale » à Champigny-sur-Marne (94), « travail et aliénation » à Bagneux (92) ou encore de « l’argent, une drogue » à Enghien-les-Bains. Les Indignés espèrent ainsi « créer une articulation, faire converger les luttes existantes sur les différentes thématiques et peut-être créer des alternatives qui vont dans le sens de la dignité humaine, de la transformation sociale ».
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