LEMONDE.FR avec AFP | 03.08.11 | 07h59 • Mis à jour le 03.08.11 | 08h17
Des manifestants protestent contre la fermeture de la Puerta del Sol, mardi 2 août, par les forces de l'ordre espagnoles.AFP/STR
Plus d'un millier de manifestants ont protesté, mardi 2 août au soir, contre l'évacuation dans la matinée du campement emblématique des "indignés" de la Puerta del Sol, mais ont été empêchés d'entrer sur cette place du cœur de Madrid par la police. "Cette place est à nous", hurlaient des manifestants en jetant des ballons vers les forces de l'ordre, venues en nombre pour bloquer toutes les rues menant à cette place centrale habituellement très touristique.
"Laissez-nous passer. Ce n'est pas un parking. C'est une place", scandaient-ils alors qu'une vingtaine de fourgons de police occupaient les lieux. Toutes les rues étaient barrées de cordons de policiers anti-émeutes en rang serrés et bras croisés. Les bouches de la station de métro Sol desservant la place avaient été fermées. "Moins de police, plus de démocratie" ou encore "le peuple uni ne sera jamais vaincu !", criaient les manifestants. La police laissait les personnes sortir mais empêchait tous ceux qui voulaient se rendre sur la place de passer.
Des cordons de policiers anti-émeutes barraient l'entrée de la Puerta del Sol, à Madrid, mardi 2 août au soir.AFP/STR
Selon El Pais, ce dispositif policier a eu pour effet de ranimer la colère des manifestants, qui se sont reportés sur les rues avoisinantes et d'autres places du centre de Madrid, notamment la plaza Mayor, où un rassemblement s'est tenu mardi soir.
VENUE DU PAPE
La police a déclaré qu'il n'y avait eu aucun blessé et qu'elle n'avait préocédé à aucune arrestation lors de l'évacuation de campements de la Puerta del Sol et de l'avenue du Prado. La nouvelle de l'intervention des forces de l'ordre s'était alors répandue comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter où, très vite, les manifestants ont appelé à une manifestation à 20 heures (sous le mot-clé #nopararemos, "nous ne nous arrêterons pas"). Certains manifestants encore sur place ont dénoncé une évacuation destinée "à nettoyer la place" pour la visite du pape, prévue pour la période du 18 au 21 août.
Né à la mi-mai autour d'un même ras-le-bol, rassemblant jeunes, chômeurs, salariés ou retraités, le mouvement, relayé par les réseaux sociaux et soutenu par l'opinion publique, a réuni jusqu'à 200 000 manifestants le 12 juin et a essaimé en Europe. Samedi, un camp d'"indignés" qui campaient depuis deux mois dans le centre d'Athènes a aussi été évacué par la police. Le 26 juillet, un groupe d'une cinquantaine d'"indignés" espagnols a quitté Madrid à pied pour Bruxelles.
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