Environ un millier de manifestants anti-Wall Street se sont massés dans le quartier financier de New York, jeudi matin, sans toutefois pouvoir atteindre l'édifice de la Bourse de New York, protégé par d'imposantes forces policières. Plusieurs manifestants ont été arrêtés.
Quelques centaines de protestataires sont partis vers 8 heures jeudi matin du parc Zucotti, berceau du mouvement dont les manifestants ont été expulsés dans la nuit de lundi à mardi. Le défilé a été presque immédiatement arrêté par les forces de l'ordre à l'entrée de Wall Street, où se trouve la Bourse de New York.
Les manifestants souhaitaient empêcher de façon non violente les employés des banques de se rendre au travail et les convaincre de participer à une fête populaire prévue devant l'édifice de la Bourse.
Affrontements et arrestations
Selon nos correspondants sur le terrain, on retrouvait pratiquement autant de policiers que de manifestants dans le quartier financier, jeudi matin.
Notre journaliste Joyce Napier a estimé que si les manifestants étaient en général assez calmes, la police new-yorkaise était quant à elle, étonnamment, « un peu agressive ». « Ils poussent beaucoup, ils ne distinguent pas les manifestants des passants, des journalistes, tout le monde se fait pousser », a-t-elle décrit.
À 10 heures, la police avait procédé à une cinquantaine d'arrestations, selon un porte-parole.
Certains manifestants rencontrés ont estimé que l'opération a été un succès, un groupe ayant tout de même réussi à s'approcher à un coin de rue de la Bourse de New York. D'autres étaient outrés de l'importance de la présence policière et ont estimé que leur droit à la manifestation a été brimé.
En début d'après-midi, les manifestants ont regagné le parc Zucotti avant de poursuivre la série d'actions prévues par le mouvement Occupons Wall Street pour souligner ses deux mois d'existence.
À 15 heures, les indignés prévoient se rendre dans seize stations de métro pour partager leur message avec les citoyens, et à 17 heures, un rassemblement est annoncé au square Foley, siège de plusieurs tribunaux à Manhattan. Une marche est ensuite prévue sur le pont de Brooklyn.
Cette journée est en quelque sorte un test pour le mouvement des indignés new-yorkais, qui cherche à se réinventer après l'interruption forcée de son occupation permanente.
« Tout le monde est optimiste. Nous nous ressourçons, le travail continue, avec ou sans quartier général », a affirmé Bill Dobbs, un porte-parole du mouvement.
Aux États-Unis, des manifestations sont prévues dans plusieurs villes, dont Portland, Atlanta, Détroit et la capitale, Washington. Dans ces villes, les manifestants pourraient tenter de bloquer l'accès à des ponts.
Au Canada, le mouvement Occupons Ottawa a donné rendez-vous aux manifestants dans le parc de la Confédération à 11 heures pour participer à différentes actions.
Des actions sont aussi annoncées du côté européen à Madrid, en Espagne, à Gand, en Belgique et dans une dizaine de villes en Allemagne.
En Grande-Bretagne, à Londres, les indignés qui ont installé leurs tentes dans la City, le quartier de la finance, ont reçu un ultimatum pour les démanteler. Mais ils n'ont pas l'intention de se plier à l'injonction de la Ville, qu'ils comptent contester en justice.
Sur son site web, le mouvement Occupons Wall Street dit être inspiré des révolutions en Égypte et en Tunisie, révolutions phares du printemps arabe. Le mouvement rappelle également celui des « indignés » espagnol, terme qui a d'ailleurs été repris pour qualifier les manifestants de l'actuel mouvement né à New York.
En mai dernier, un mouvement spontané de contestation naissait à Madrid, en Espagne, pour protester contre le haut taux de chômage, les excès du capitalisme, les politiciens « corrompus » ou encore le système électoral espagnol. Un village alternatif avait été érigé sur la Puerta del Sol, et des milliers d'Espagnols avaient appuyé ce mouvement des indignés, qui s'était d'ailleurs étendu partout au pays. Le mouvement avait également déclenché d'autres manifestations en Europe, notamment en France et en Grèce.
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