Le "manuel" de calcul de l’impôt grec vient de sortir en Grèce. 53 pages qui reviennent en détail sur la manière dont les grecs seront taxés cette année. Début d'une série comparative sur les impôts en Grèce et en France. Premier épisode : les impôts sur le revenu.
Après le comparatif de l'année dernière, Okeanews remet cela pour l'année 2013. Le constat est le même : les grecs payent plus, beaucoup plus d’impôts sur le revenu que les français (vous pouvez aussi relire cet article qui revient sur des impôts inconnus en France. Ce sujet sera développé dans les semaines à venir pour y voir plus clair).
Les données utilisées sont celles des administrations françaises et grecques. Les graphiques utilisent les postulats :
- une année se compose de 12 mois de salaires ;
- les calculs sont effectués pour une personne seule.
Le modèle du calcul de l'imposition sur le revenu en Grèce ressemble à celui de la France. Néanmoins, les taux sont plus élevés sur les tranches les plus basses en Grèce et il y a 2 tranches d'imposition supplémentaires :
A lecture de ce premier tableau, il est déjà assez simple de se rendre compte que les grecs payent plus d’impôts que les français, et plus tôt. Des 5001€ de revenus, un grec sera taxé à 10% sur chaque euro supplémentaire alors qu'un français le sera à 5,5% à partir de 5 963€. Les classes les moins riches sont donc beaucoup plus taxées qu'en France.
En calculant le montant de l’impôt par tranche, on se rend compte de cette différence.
Premier graphique : comparaison des impôts sur les salaires annuels inférieurs à 35000€, soit les classes dites moyennes et populaires (cliquez sur l'image pour l'agrandir) :
Le constat est sans appel : les grecs payent plus d'impôts sur le revenu et plus beaucoup tôt que les français. Un grec qui toucherait l'équivalent du SMIC français paierait 1.77 fois plus qu'un français (955€ contre 539€), et 1.82 fois pour un salaire inférieur au smic. Les personnes les moins riches sont dont beaucoup plus taxées qu'en France.
Même graphique en calculant sur des salaires annuels jusqu'à 500 000€ (cliquez sur l'image pour l'agrandir) :
La encore, les impôts sur le revenu sont toujours plus élevés en Grèce qu'en France. Mais plus le salaire augmente, plus la différence entre le montant des impôts en Grèce et en France s'atténue. La courbe verte montre au passage qu'il faut atteindre des salaires plus que confortables (plus de 250 000€ par an) pour que l'imposition soit quasi équivalente (ce qui ne peut arriver vu les taux pratiqués en Grèce).
Dernier graphique :
Ce graphique montre l'effort que demande le paiement de l’impôt entre un grec et un français. Sans surprise, il en coûte plus pour un citoyen grec. On peut remarquer que si la courbe de l'effort en nombre de salaires mensuels pour couvrir l'impot propose une augmentation qui semble mieux répartie en France, celle de la Grèce est pratiquement rectiligne dès 10 000€ de revenus annuels. Encore une fois, les plus touchés sont les moins riches.
Par exemple, des 15 000€ de revenus sur l'année, un grec doit verser un mois de salaire d'impôts. Pour payer un mois de salaire en impôts un français devra gagner autour de 25 000€. Plus frappant, un grec paye plus de deux mois de salaire dès qu'il gagne moins de 30 000€, quand un français devra gagner entre 45 000€ et 50 000€.
Mais si les impôts étaient si simple à calculer, cela se saurait. En Grèce, depuis la crise et l'arrivée de la troika, une multitude de nouvelles taxes directes et indirectes et d’impôts ont été mis en place, sans compter les augmentations régulières des transports publics, de l’électricité, du fioul domestique etc etc etc. Nous en reparlerons dans l'épisode 2...

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source : OkeaNews
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