Le Monde.fr avec AFP | 08.05.2012 à 14h04 • Mis à jour le 08.05.2012 à 14h27
C'est un nouveau signe que l'ère de la modération salariale touche à sa fin outre-Rhin. Quelque 50 000 salariés du géant allemand Deutsche Telekom ont obtenu une hausse de 6,5 % de leur salaire.
Selon un accord conclu lundi dans la soirée entre l'ex-monopole public et le syndicat Verdi, les rémunérations augmenteront de 2,3 % dès le mois de mai 2012, avant qu'ils ne soient relevés par deux fois l'an prochain, de 2,1 % à chaque fois, ont précisé les deux parties dans des communiqués séparés. Fin mars, deux millions de fonctionnaires allemands avaient déjà décroché une hausse de 6,3 %.
RATTRAPAGE
Depuis plusieurs semaines dans le privé, les syndicats donnent de la voix pour exiger un rattrapage des salaires, qu'ils avaient accepté de voir stagner le temps que la crise économique soit surmontée. A présent que l'Allemagne bénéficie d'une conjoncture florissante, du moins en comparaison de ses voisins européens, les mouvements de grève fleurissent pour appuyer des revendications salariales.
Les salaires sont négociés en Allemagne entre le patronat et les syndicats pour des secteurs d'activité entiers, ou pour quelques grandes entreprises spécifiques. Verdi a ainsi annoncé des débrayages dans le secteur bancaire, dans le cadre de la renégociation d'accords salariaux couvrant 220 000 salariés, tandis que le syndicat industriel IG Metall mobilise depuis début mai dans la métallurgie. Il réclame 6,5 % de hausse des salaires pour ce secteur qui comprend les machines-outils, la mécanique, l'automobile ou encore les semi-conducteurs et qui emploie plus de 3,5 millions de salariés.
Le ministre des finances lui-même, Wolfgang Schäuble, a estimé que le temps de relever les salaires était venu.
Lire l'analyse "L'Allemagne, un modèle d'équilibre ?" et le compte rendu "Allemagne : des bas salaires pour un quart des salariés"