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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 18:56

LEMONDE | 24.11.11 | 15h45   •  Mis à jour le 24.11.11 | 16h02

 
 

 

A court terme, les énergies renouvelables ne sont pas prêtes à prendre le relais du nucléaire.

A court terme, les énergies renouvelables ne sont pas prêtes à prendre le relais du nucléaire.AFP/GABRIEL BOUYS


Avec 13 % de l'énergie finale consommée en France en 2010, les énergies renouvelables ne sont pas prêtes à prendre le relais du nucléaire à court terme. Mais un éventuel recul de l'atome prendrait de toute façon quelques décennies.

La structuration en cours des filières d'énergies renouvelables permet d'entrevoir la place grandissante qu'elles vont tenir dans la consommation d'énergie et d'électricité des Français, puisqu'elles ne pesaient que 10 % de l'énergie consommée il y a cinq ans.

Mais, pour soutenir un mouvement de transition énergétique qui éloignerait la France du nucléaire sans faire la part belle aux énergies fossiles, le rythme de croissance des renouvelables, qui représentaient 94 000 emplois directs en 2010 selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), doit être accéléré. Pour y parvenir, il faudra des politiques volontaristes qui soutiennent toutes les filières, un mélange d'audace industrielle et de paris technologiques.

"Le débat sur la sortie du nucléaire éclipse le vrai débat sur nos choix énergétiques face au changement climatique", regrette Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER). Car les batailles de chiffres sur le coût de sortie de l'atome - et jusqu'à quel niveau ? - et son impact sur l'emploi et le budget des Français font oublier que la constitution de filières industrielles d'énergies renouvelables a déjà débuté, montrant ses premiers résultats, qui restent à confirmer et à consolider.

Début 2012, l'éolien français a un rendez-vous à ne pas rater. En janvier, les candidats à l'appel d'offres public pour la première tranche de 3 000 MW d'éoliennes en mer, sur les 6 000 MW à installer d'ici à 2020, vont soumettre leur dossier.

Sur les rangs, des poids lourds de l'industrie française et européenne, parmi lesquels les français Areva, GDF Suez, Alstom ou Vinci. Les deux tranches représentent la puissance éolienne actuellement installée sur terre (5 600 MW). Un grand bond en avant...

Les vainqueurs de l'appel d'offres - qui seront connus en avril 2012 - devraient investir dans des sites industriels : 6 000 MW de puissance éolienne en mer correspondant en effet à la fabrication de 1 200 aérogénérateurs. Potentiels bourgeons d'une industrie éolienne hexagonale, ces investissements s'accompagneraient d'une croissance de l'emploi dans ces sites, mais aussi chez les sous-traitants, pour la fabrication d'éléments des éoliennes, la logistique terrestre et portuaire et la maintenance des machines.

La filière éolienne était composée en 2010 de plus de 9 500 emplois (en équivalent temps plein), d'après les estimations de l'Ademe. En 2020, elle pourrait compter 60 000 emplois, selon les objectifs poursuivis par le Syndicat des énergies renouvelables (SER). Le développement de l'éolien en mer pourrait bénéficier par ricochet à l'éolien terrestre, à condition que l'environnement réglementaire soit assoupli.

"L'éolien terrestre et, dans une moindre mesure, le photovoltaïque, font face à une multiplication de recours administratifs, note Eric Confais, du cabinet Roland Berger Strategy Consultants. Il est possible de construire plus d'installations dans ces filières, mais il faudrait modifier les mécanismes d'autorisation et débattre de l'acceptabilité sociale de ces technologies. Le développement de ces filières nécessite des moyens financiers importants, car le coût de production d'électricité à partir de ces techniques est plus élevé que celui des solutions actuelles : nucléaire, thermique à flamme, grand hydraulique."

L'autre grand axe de développement - mais aussi de débat - des renouvelables en France touche le photovoltaïque. Entre l'affrontement entre les Etats-Unis et la Chine sur la fabrication de modules et l'affaiblissement des fabricants européens face à l'offensive asiatique, les perspectives pour la filière solaire française semblent incertaines.

Pourtant, avec la baisse du prix des panneaux et le renchérissement du prix des énergies classiques, le photovoltaïque n'est pas loin d'atteindre des niveaux de coût de production proches de celui de l'électricité classique.

Ce sera le cas dès 2013 dans certaines régions d'Italie, et entre 2016 et 2020 en France. Ce qui le rendrait alors particulièrement attractif et permettrait de développer l'emploi, notamment dans l'installation et la maintenance. La filière s'appuyait sur 25 000 emplois directs en 2010, l'objectif de 60 000 emplois en 2020 exprimé par le SER paraît optimiste, étant donné le strict encadrement public actuel des puissances installées.

Pour appuyer un développement de la filière photovoltaïque, sans se faire écraser par les concurrents établis, "il faut essayer de passer par l'innovation avec des techniques nouvelles, telles que les couches minces", estime Jean-Louis Bal.

Les compétences françaises existent dans les laboratoires, mais il reste à mobiliser les financements pour engager le pari technologique et traduire ces innovations en produits commerciaux. Sans compter que les concurrents étrangers ne restent pas immobiles. Une cohérence des politiques publiques de tarifs d'achat de l'électricité produite sur la durée et sur l'encadrement des puissances installées est indispensable.

Autre chantier important de l'évolution du mix énergétique : la biomasse. Qu'il s'agisse de cogénération (électricité plus chaleur) ou de production de chaleur, "le potentiel en emplois de cette filière est colossal, pointe Eric Confais. Mais il faut organiser ce marché pour qu'il permette des échanges entre ses participants, du propriétaire de la forêt jusqu'à l'immeuble où la chaleur produite est consommée". La forêt française est importante, mais reste mal exploitée.

A côté des énergies renouvelables, pas toujours bien visible ni spectaculaire, l'efficacité des bâtiments est pourtant un levier majeur pour une transition énergétique. Et la marge de progression de la France est importante. "Un ménage allemand consomme environ 30 % de moins qu'un ménage français", note Jean-Louis Bal.

"Il y a un vrai potentiel de développement pour des emplois dans les PME et l'artisanat, notamment en matière d'efficacité énergétique du bâtiment, ou dans l'installation du solaire photovoltaïque intégré au bâti", ajoute Alain Chardon, directeur énergie durable de Capgemini Consulting. L'Ademe souligne que l'emploi sur ce secteur, difficile à cerner, est a priori supérieur (133 000 emplois) à celui de l'ensemble des autres filières renouvelables. Le gisement de gains d'énergie et d'activité économique se trouve dans la rénovation de l'habitat ancien.

Bertrand d'Armagnac

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