La lettre (que vous pouvez retrouver en bas de cet article) fait état d’un nombre important de violations sérieuses de la Charte Européenne des droits fondamentaux perpétrées systématiquement dans ce pays, en particulier depuis qu’il est soumis au rudes programmes économiques de la Troïka.
Parmi les signataires on retrouve la fédération grecque des employés municipaux (POE-OTA), forte de 75.000 membres, et le syndicat belge des employés du privé CNE, fort de 167.000 membres. L’Association Européenne de défense des Droits de l’Homme (AEDH), organisation regroupant 30 ligues de 22 états-membres de l’UE, a également signé.
Dans le courant de la semaine, des ministres grecs comparaîtront devant les différentes commissions du Parlement Européen. Les signataires demandent aux députés européens de saisir cette occasion pour les interpeller sur les violations décrites dans la lettre.
"Le Parlement doit faire usage de ses prérogatives pour mener une enquête et éventuellement initier la procédure prévue par l’article 7 du Traité de l’Union Européenne, nous lui avons fourni une base solide pour cela. Nous avons eu du mal à trouver ne serait-ce qu’un seul article de la charte des droits fondamentaux qui ne soit pas violé aujourd’hui en Grèce" a dit Serge Kollwelter, président de l’Association Européenne de défense des Droits de l’Homme.
La Grèce est dans sa sixième année de récession avec des taux de chômage inédits en Europe, laissant la majorité des jeunes du pays (57,9% selon les derniers chiffres) sans travail. Des dizaines de milliers de personnes sont privés d’électricité et d’accès aux soins de santé alors que des services de base tels que l’éducation se dégradent dangereusement. Les manifestants doivent faire face à une violence excessive mettant en péril leur vie, les détenus sont torturés par cette même police qui demeure inactive lorsque des groupes néo-nazis terrorisent et vont jusqu’à assassiner des immigrés. Le long de la frontière turque, les réfugiés et les migrants sont régulièrement maltraités et refoulés, courant ainsi un danger de mort.
"Ceci est-il l’avenir pour toute l’Europe et qui est le suivant ? Lorsqu’on a à faire à des violations sérieuses, l’inaction équivaut à la complicité. Même au dernier moment, le Parlement Européen doit réagir et affirmer que les droits de l’homme ne peuvent pas être sacrifiés, les hommes ne sont pas des nombres", a déclaré Themis Balasopoulos, président de la fédération grecque des employés municipaux (POE-OTA)
Renaud Vivien, co-secrétaire général du CADTM a dit : "Les droits de l’homme sont sacrifiés au nom du remboursement d’une dette illégitime qui n’a fait que croître pendant ces quatre années, malgré les coupes brutales des dépenses publiques. Il est donc urgent de procédér à un audit de la dette qui pèse sur le peuple grec et d’annuler toute partie avérée illégitime sans conditions
Pour plus d’informations, contacter : Ermal Bubullima, porte-parole de l’Initiative de solidarité avec la Grèce qui résiste - Bruxelles ermal.bubullima@gmail.com Tel : 0032 484 644161
Signataires :
AEDH, Association Européenne pour la défense des Droits de l’Homme
Ligue de Droits de l’Homme Belgique
Réseau européen Attac
Attac Autriche
Attac France
Attac Hellas
Αttac Hongrie
Attac Irelande
CADTM Europe
CNE-CSC, Centrale Nationale des Employés - Belgique
Corporate Europe Observatory
European Public Health Alliance
Forum per una Nuova Finanza Pubblica e Sociale – Italie
Réseau pour les droits politiques et sociaux (Diktyo) - Grèce
Platform Stop Racism en Uitsluiting – Pays-Bas
POE-OTA, Fédération Grecque des employés municipaux
Transnational Institute (ΤΝΙ)
Syndicat des travailleurs de la compagnie des eaux de Thessalonique (SEEYATH) - Grèce
Mouvement unis contre le racisme et la menace fasciste (KERFAA) - Grèce
War on Want – Royaume-Uni
Soutenue par des Initiatives de Solidarité avec la Grèce :
Initiative de Solidarité avec la Grèce qui Résiste - Bruxelles
Real Democracy Now Berlin / GR
Source : cadtm.org