Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
«Le changement ce n’est pas d’avoir un nouveau propriétaire». Pendant que le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, exposait ses choix en matière d’immigration dans le journal « Le Monde », les défenseurs des droits des migrants préparaient déjà la contestation. Ils ne souhaitent pas que, sous une nouvelle étiquette, la même politique soit appliquée. Et comme pour le moment, c’est cette sensation qui prédomine, ils ont décidé jeudi, à Nîmes, de faire une opération coup de poing.
Les membres du collectif « Imposons-nous » se montraient méfiants en ce jeudi midi. Ils avaient donné rendez-vous à la presse sur le parking d’un hyper marché de Nîmes, pensaient-ils en toute discrétion. Peine perdue. Derrière Jean-Paul Nunez, président historique de la Cimade de Montpellier, et Xavier Renou, « désobéissant » chronique, la tension monte et l’information a filtré. La police sait qu’une quarantaine d’activistes vont se jeter, dans quelques minutes, à l’assaut du centre de rétention de Nîmes. Ce centre fermé reçoit les étrangers en situation irrégulière avant leur expulsion, dans des conditions de vie qui n’ont pas grand-chose à envier à une prison. « C’est un endroit où personne n’a accès, c’est très difficile de savoir ce qu’il se passe à l’intérieur », explique Xavier Renou relayé par le président de la Cimade Jean-Paul Nunez : « Le contrôleur des lieux privatifs de liberté dit que ce n’est pas acceptable ce qu’il se passe dans ces bâtiments ». Armés de seaux, de pinceaux et de peinture rose, les militants vont monter dans leurs voitures pour se rapprocher au plus près du centre de rétention. Leur revendication est simple : « Reprendre à zéro la politique d’immigration et à très court terme supprimer les zones de rétention et de détention des migrants ».
Une longue course va s’enclencher pour rejoindre, à pied, le centre et tenter de peinturlurer les murs « en rose, couleur politique du gouvernement » rappelle Xavier Renou. Les membres du collectif n’acceptent pas les annonces faites par le ministre de l’Intérieur ces derniers jours, qui pour eux, ne sont qu’une continuité masquée de la politique que tenait Nicolas Sarkozy.
Ils n’auront le temps de passer que quelques coups de rouleaux de peinture. En quelques secondes, la police intervient et dans la cohue réquisitionne le matériel.
Même si les membres du collectif « Imposons-nous » sont déçus d’avoir été aussi vite délogés, l’opération est réussie. La presse a largement eu le temps de faire des images.
Le collectif « imposons-nous » refuse d’être imposé sur l’immigration. Il demande à leur membre de verser 39 euros dans un fond de solidarité pour les migrants. Sur cette somme, 28 euros peuvent être déduits de leurs impôts. Un montant qui correspond à la part annuelle que chacun paye pour la politique d’immigration du gouvernement.
Paul Ferrier