Les demandeurs d'emploi indemnisés au titre du chômage percevaient en moyenne 980 euros brut d'allocation par mois en septembre 2011, et près du tiers n'avaient pas eu de droits au chômage ni à une allocation de solidarité dans les dix ans antérieurs, selon une étude du ministère du travail, publiée vendredi 22 février.
Lire la note de blog : quand travailler fait perdre de l'argent à un chômeur
Ce montant était de 6 euros supérieur à celui perçu un an auparavant. Indemnisées en moyenne sept mois, 42 % des personnes n'avaient pas entièrement consommé leurs droits quand, pour diverses raisons (reprise d'emploi, fin de droits, retraite, etc.), elles sont sorties du régime d'indemnisation. Les chômeurs "indemnisables", pouvant prétendre à une allocation s'ils ont travaillé au moins quatre mois dans les vingt-huit mois précédants (trente-six mois pour les plus de 50 ans), étaient au nombre de 2,7 millions à la fin de septembre 2011.
La moitié de ces chômeurs sont restés avec des droits ouverts plus de 231 jours continus, le plus haut niveau atteint depuis 2011, souligne la direction statistique du ministère (Dares). En moyenne, les nouveaux entrants dans le régime d'assurance chômage sont arrivés avec des droits (durée maximale d'indemnisation) moins longs (528 jours contre 541 jours en 2010).
2,4 MILLIONS DE PERSONNES "NON INDEMNISABLES" EN 2011
Mais un quart des "indemnisables" ne percevaient pas d'allocation, la plupart du temps (80 %) parce qu'ils avaient trop travaillé à temps réduit pour pouvoir cumuler revenu et complément d'allocation. Près de 4 chômeurs "indemnisables" sur 10 travaillaient à temps réduit (39 % contre 38 % un an avant). Ces chômeurs en activité réduite ont déclaré, en moyenne, 71 heures au cours du mois pour un revenu mensuel d'activité de 893 euros brut, complété par une allocation de 677 euros.
Mais la Dares s'intéresse aussi, dans une deuxième étude publiée vendredi, aux personnes "non indemnisables" par l'assurance chômage, 2,4 millions de personnes à la fin de septembre 2011. Parmi elles, 80 % n'avaient droit à aucune allocation de solidarité, dont une grande part de jeunes de moins de 30 ans (40 %). Ainsi seulement 16,7 % avaient droit à l'ASS (allocation de solidarité spécifique), 1,6 % à l'allocation équivalent retraite et 2,3 % à une autre allocation.
Les trois quarts des personnes ayant ouvert des droits à l'ASS en 2011 (+ 9 % de nouvelles entrées sur un an) avaient épuisé leurs droits aux indemnités de chômage. Près d'une personne sur trois (29 %) sortie du régime d'indemnisation chômage était en "fin de droits" en 2011 et parmi ces personnes arrivées au terme de leur indemnisation, 19 % ont basculé directement vers une allocation de solidarité.