| 23.11.11 | 11h58 • Mis à jour le 23.11.11 | 11h59
Claude Buron-Pilâtre n'est pas la concierge de sa résidence HLM de 16 appartements, "Les Camélias", installée dans le bourg de Cestas-Gazinet (Gironde). Pourtant, cette sexagénaire aux yeux et au tempérament pétillants connaît tout le monde depuis son arrivée fin 2009, date d'inauguration de cette résidence - un petit immeuble d'un étage couleur pierre de taille, avec un patio et des petits jardins privatifs - dite intergénérationnelle. "C'est une résidence mélangée en âges et, dès le départ, c'était sympa, assure cette ancienne habitante de la région parisienne, venue il y a quelques années dans cette commune girondine pour se rapprocher de ses deux enfants et petits-fils. On a de très bons rapports entre nous et on se dépanne sans problème." Un voisin est venu lui installer sa machine à laver. Un autre a réparé l'installation téléphonique d'une mamie. Les plus jeunes descendent les poubelles des anciens. A 67 ans, Claude Buron-Pilâtre s'est même proposée pour du baby-sitting. "On est bien content de voir des jeunes et des vieux, de voir débarquer des tout-petits, car c'est le mouvement. Et le mouvement, c'est la vie."
Depuis cinquante ans, Logévie, le bailleur social de cette résidence aux tarifs HLM - entre 280 et 400 euros mensuels -, est un spécialiste du logement familial et des personnes âgées. "On s'est rendu compte qu'il manquait quelque chose entre les deux", explique Patrick Courjaud, gestionnaire des vingt résidences intergénérationnelles du parc Logévie.
En moyenne, il se construit trois à quatre de ces résidences par an. Mais pas dans n'importe quelles conditions : "La localisation est le point le plus important, assure Pierre Ferraris, directeur du patrimoine du bailleur girondin. La résidence doit être située à proximité des commerces, des services et des transports en commun pour que la personne âgée conserve sa sociabilité et que la vie soit facilitée aux plus jeunes. On va jusqu'à réfléchir au cheminement extérieur pour voir, avec la collectivité, si des aménagements publics sont nécessaires."
Côté aménagement intérieur, des points de rencontre - serre, patio, kiosque ou bancs - sont installés "pour créer les meilleures conditions de rencontre", poursuit M. Ferraris. Et ça marche : "On surveille les papys et mamies de loin et on a créé des liens, confirme un jeune voisin de 32 ans, Dominique Sarkissian, technicien en 3 × 8 dans une entreprise pharmaceutique de Pessac. Je ne sais pas si c'est la résidence ou le côté intergénérationnel, mais tout le monde se dit bonjour, le sourire en plus, dans le calme et le respect des uns et des autres."
Claudia Courtois