LEMONDE.FR avec AFP | 28.02.12 | 06h41 • Mis à jour le 28.02.12 | 07h12
Il s'agit de la quatrième opération "coup de poing" des ArcelorMittal en une semaine.AFP/JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN
"Plus personne ne sort, plus personne ne rentre, au moins jusqu'à ce soir", a déclaré le responsable de la CFDT, Edouard Martin. Une trentaine de métallurgistes de l'usine ArcelorMittal de Florange (Moselle) bloquent depuis 5 h 30 les entrées aux locaux administratifs du site, comme a pu le constater un journaliste de l'AFP.
Des pneumatiques, des ballots de paille et des palettes de bois amenés sur place sont brûlés devant les grilles par les ouvriers, qui craignent une fermeture prochaine de l'aciérie, qui emploie environ cinq mille personnes, dont la moitié en contrat à durée indéterminée (CDI). Les premiers cadres embauchant vers 6 heures ont été contraints à faire demi-tour par les protestataires.
Il s'agit de la quatrième opération "coup de poing" des employés d'ArcelorMittal en une semaine. Lundi, ils avaient vidé le bureau du responsable de la sécurité après avoir bloqué vendredi pendant vingt-quatre heures les expéditions du site. La semaine dernière, deux cents à trois cents d'entre eux avaient occupé, aux cris de "Mittal, on veut du travail", l'étage de la direction des "grands bureaux". Le blocage des locaux administratifs vise à "perturber la production du site", qui est en partie pilotée des "grands bureaux" de l'aciérie, a expliqué un syndicaliste.
"CAUCHEMAR DU GOUVERNEMENT"
D'autres "actions" ont été annoncées par l'intersyndicale CFDT-CGT-FO-CFE/CGC, notamment pour mercredi, journée de mobilisation nationale pour l'emploi et "la justice sociale" dans le cadre d'un appel de la Confédération européenne des syndicats contre les mesures d'austérité face à la crise. L'intersyndicale avait promis récemment de faire de Florange "le cauchemar du gouvernement" si les deux hauts-fourneaux de l'aciérie, en sommeil depuis plusieurs mois, n'étaient pas remis rapidement en route.
ArcelorMittal, qui a décidé récemment la fermeture définitive de hauts-fourneaux à Liège, en Belgique, et à Madrid, en Espagne, assure qu'en Lorraine, il ne s'agit que d'une mise en veille temporaire rendue nécessaire par une demande insuffisante.