LEMONDE.FR Avec AFP | 17.10.11 | 21h34 • Mis à jour le 18.10.11 | 08h33
Dopé par ses succès et la "compréhension" dont il bénéficie jusqu'à la Maison Blanche, le mouvement "Occupy Wall Street" (OWS) a fêté lundi 17 octobre son premier mois d'existence. En un mois, "nous avons eu beaucoup de succès", se réjouit Mark Bray, un porte-parole du mouvement. "Les milliers de personnes qui sont venues samedi soir à Times Square formaient un groupe impressionnant", a-t-il dit à l'AFP, en citant également les dizaines de villes américaines qui ont emboîté le pas aux protestataires new-yorkais, et les manifestations d'"indignés" dans plusieurs villes à travers le monde, ce week-end.
Le président Barack Obama lui-même a affirmé avoir de la "compréhension" pour les manifestants anti-Wall Street, a rapporté lundi son porte-parole, Jay Carney. "Deux choses sont liées : la colère que la classe moyenne éprouve au sujet de l'état de l'économie (...) et l'idée que Wall Street, dans le passé, a joué selon des règles différentes de l'Amérique moyenne".
Un nouveau sondage est venu ajouter à l'optimisme d'OWS qui, au départ, disait s'inspirer du printemps arabe : 67 % des New-Yorkais sont d'accord avec les thèmes qu'ils défendent et 87 % approuvent le fait qu'ils manifestent, selon ce sondage de l'université Quinnipiac. Soixante-douze pour cent pensent qu'ils doivent pouvoir rester "aussi longtemps qu'ils le souhaitent", à condition de respecter les lois.
Un mois après sa création, OWS, qui s'appuie largement sur les réseaux sociaux, a récolté 275 000 dollars en dons financiers, a précisé un responsable de sa commission des finances, Darrell Prince. Beaucoup sont des dons anynymes, via le site Internet, mais "nous récoltons aussi entre 5 000 et 7 000 dollars" chaque jour en argent liquide, de gens qui viennent apporter leur soutien aux manifestants au square Zuccotti dans le quartier financier de Manhattan, dit-il.
NI LEADER NI PROGRAMME
Le mouvement, qui dénonce la cupidité de Wall Street et des grandes entreprises, et le trop grand pouvoir du "1 % le plus riche", n'a toujours pas de leader ni de revendications précises. Mais un slogan a fait mouche, scandé dans toutes les manifestations : "Nous sommes les 99 %". "Non, pas de leader. Nous voulons rester le plus démocratique possible", explique Mark Bray. "Notre objectif est de nous étendre, d'avoir plus d'endroits occupés, plus d'assemblées générales", ajoute-t-il.
Le square Zucotti, quartier général d'OWS depuis le 17 septembre, est un vaste forum où l'on parle de chômage, d'exclusion, mais aussi de développement durable ou d'éducation, au milieu d'une mer de sacs de couchage et de bâches en plastique.
Le réalisateur Michael Moore y a fait le détour, tout comme le défenseur des droits civiques Al Sharpton, l'actrice Susan Sarandon ou le rappeur Kanye West. L'ancien vice-président Al Gore, les acteurs Sean Penn et Alec Baldwin, l'écrivain Salman Rushdie, le Prix Nobel de la paix 2011 Leymah Gbowee et l'ancien président Bill Clinton ont apporté leur soutien au mouvement, à des degrés divers.
OWS rejette toute tentative de récupération politique : "Nous essayons de rester indépendants, de ne pas avoir de relations proches avec aucun parti politique", explique Mark Bray. "Car dans le passé, notre énergie politique a été canalisée pour soutenir des partis qui n'ont pas fait leur travail".
"Joyeux anniversaire", pouvait-on lire lundi sur un panneau du square Zuccotti.
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