Source : www.humanite.fr
Des manifestants cernés par les enseignes de luxe parisiennes, comme Fauchon, Dior ou Ralph Lauren, en pleine « zone touristique » potentielle candidate à l’ouverture des magasins chaque dimanche de l’année, et à deux pas de l’Assemblée nationale. Les salariés du commerce et de la restauration ne se sont pas donné rendez-vous par hasard sur la place de la Madeleine, hier, à l’appel de leur fédération CGT, contre le projet de loi Macron toujours en cours d’examen par les députés.
Ils n’étaient pas les seuls : des élus sont venus aussi les soutenir, tel Didier Le Reste (PCF-Front de gauche), qui a porté au nom de son groupe au Conseil de Paris, lundi, l’opposition à l’extension du travail du dimanche dans la capitale (voir l’Humanité d’hier). Mais le plus attendu était sans conteste le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, qui a focalisé l’attention des nombreux micros et caméras pour l’une de ses premières sorties publiques depuis son élection à la tête du syndicat, mardi dernier.
À l’extension du travail dominical et de nuit proposée par le ministre de l’Économie, le nouveau dirigeant de la CGT oppose la revendication d’une réduction du temps de travail à 32 heures hebdomadaires et d’une hausse des salaires. « La loi Macron est le contraire de la modernité », car elle entend « obliger les salariés à travailler le dimanche et la nuit sans salaire majoré », a dénoncé Philippe Martinez. « S’ils veulent que les salariés consomment plus, il faut augmenter les salaires, il faut réduire le temps de travail » et « aller vers les 32 heures ». Pour ces salariés travaillant souvent en « horaires atypiques » et à temps partiel, les « 32 heures seraient une solution, avec un salaire décent reconnaissant (leurs) qualifications », a poursuivi le responsable de la Confédération.
Mais il a aussi répondu aux détracteurs de la CGT qui y voient une « solution passéiste » : « Il y a de l’argent pour financer des augmentations de salaires, pour permettre à tout le monde de travailler, a déclaré Philippe Martinez, il est caché dans les paradis fiscaux », à l’instar des 180 milliards d’euros soustraits au fisc par les clients de la banque HSBC avec la complicité de cette dernière, selon les révélations du Monde. Une somme qui représente à elle seule « deux fois le déficit public annuel de la France », a rappelé le dirigeant syndical.
« La mobilisation doit continuer », a-t-il encore déclaré, en appelant tous les salariés, « ceux du public, ceux du privé », à « se retrouver » prochainement « dans la rue » lors d’une « journée nationale d’action interprofessionnelle » proposée par la CGT entre la fin du mois de mars et le début d’avril.
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