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23 octobre 2011 7 23 /10 /octobre /2011 11:27

cahiersdusocialisme.or - Par Evelyne PerrinMis en ligne le 22 octobre 2011

Les In­di­gnés, tels que ce mou­ve­ment se cherche et tente de se construire en France en cet été 2011, sus­citent un trouble indéfinissable.

 

Ils semblent ac­cu­muler ainsi une im­pos­si­bi­lité de se donner des prin­cipes fé­dé­ra­teurs ou une doc­trine com­mune, une in­dé­fi­ni­tion per­pé­tuelle de leurs buts, de leur stra­tégie, de leur identité.

Il est très dif­fi­cile de faire adopter la moindre dé­ci­sion en as­sem­blée gé­né­rale, tant la règle du consensus ap­pli­quée à la lettre conduit à une im­pos­si­bi­lité de trancher.

Les dis­cus­sions sur le fond, sur l’analyse de la si­tua­tion, sur la dé­fi­ni­tion des ob­jec­tifs, de na­ture po­li­tique donc, sont l’exception. La ma­jo­rité de la durée des AG est consa­crée à des pro­blèmes de lo­gis­tique ou de fonctionnement.

On peut im­puter ce qui peut ainsi être res­senti comme des dif­fi­cultés à la jeu­nesse de la plu­part des par­ti­ci­pants aux as­sem­blées gé­né­rales, à leur im­ma­tu­rité po­li­tique re­ven­di­quée, au fait qu’ils ne se connais­saient pas préa­la­ble­ment pour la plu­part, et n’ont pas dé­ve­loppé de pra­tiques com­munes an­té­rieures, comme c’est le cas dans un parti, ou dans un col­lectif mi­li­tant constitué. Cela tient aussi au fait que pré­ci­sé­ment, la ma­jo­rité d’entre eux ne sou­haitent pas fonc­tionner comme dans un parti, c’est-à-dire sur des bases d’analyse déjà com­munes, ou im­po­sées plus ou moins comme telles, mais en par­tant de leur vécu, tout re­dé­finir et inventer.

Mais à la ré­flexion, ce ca­rac­tère in­dé­ter­miné, im­pré­vi­sible, im­ma­ture de toute as­sem­blée gé­né­rale des In­di­gnés fran­çais est sans doute la marque d’un pro­fond re­nou­vel­le­ment des modes d’agir po­li­ti­que­ment. Car même si ce mot de « po­li­tique » semble condamné par une ma­jo­rité des In­di­gnés – tant le terme même de parti po­li­tique est re­jeté ou ac­cueilli avec la plus grande mé­fiance — , c’est bien de po­li­tique qu’il s’agit.

Sim­ple­ment, les mi­li­tants un tant soit peu aguerris s’avèrent dé­routés car le mode de fonc­tion­ne­ment des AGs des In­di­gnés pro­cède à l’exact in­verse des modes de faire en pra­tique ha­bi­tuel­le­ment dans les mi­lieux mi­li­tants, pré­ci­sé­ment. On ne part pas de constats par­tagés sur la si­tua­tion, ni de dé­fi­ni­tion de stra­té­gies, ou d’élaboration de re­ven­di­ca­tions. On em­pile des prises de po­si­tion in­di­vi­duelles, le moins pré-formatées pos­sible, le plus aléa­toires. On ne cherche pas à en tirer des conver­gences, des conclu­sions opératoires.

Mais n’est-ce pas là aussi un mode de faire – même s’il peut être frus­trant pour des mi­li­tants che­vronnés – sus­cep­tible seul d’agréger des per­sonnes aux pro­fils très dif­fé­rents, sans passé po­li­tique à pro­pre­ment parler, et en don­nant le même poids à la pa­role de chacun, sans convo­quer d’expert ou de leader ?

Le fait même que les mi­li­tants des partis po­li­tiques tels que le NPA ou le Parti de Gauche, ou même Eu­rope Eco­logie, se tiennent, ou soient tenus en re­trait, n’est-il pas un re­nou­vel­le­ment dans la pra­tique militante ?

Ne faut-il pas ac­cepter ainsi ce qui peut pa­raître comme une perte de temps et y voir un moyen de donner du temps au temps, de ne pas subir la pres­sion de l’urgence ou l’influence des mi­li­tants les plus ins­ti­tu­tion­na­lisés, de se cher­cher, de pou­voir se trouver, dans des prises de conscience, des prises de risque, des conver­sions qui semblent au dé­part très par­tielles, très lentes, très peu com­ba­tives, mais qui ont ainsi des chances de moins ex­clure, de partir des rythmes et des vécus in­di­vi­duels dans toute leur dissemblance ?

On peut à cet égard re­lire ce qu’écrit Ber­nard Aspe dans son der­nier ou­vrage « Les mots et les actes », car c’est sans doute l’un des pen­seurs et phi­lo­sophes contem­po­rains le plus jeune et le plus proche des sub­jec­ti­vités contemporaines:

« Il existe des dis­cours de vé­rité; mais ceux-ci sont ir­ré­duc­ti­ble­ment mul­tiples et ir­ré­mé­dia­ble­ment dis­persés. […]Il en est des dis­cours de vé­rité comme de n’importe quel seg­ment de la langue parlée : il prend ou il ne prend pas. La ma­nière dont il prend est sans doute sin­gu­lière, mais il n’est lui-même rien d’autre qu’un en­semble de gestes tech­niques, de gestes dis­cur­sifs.[…]. Un dis­cours de vé­rité, là où il prend, de­vient la ma­trice d’une sub­jec­ti­va­tion. […] La prise sub­jec­tive des dis­cours vrais sup­pose une acuité de ces dis­cours dans la saisie des choses et des êtres, ou de la si­tua­tion faite au monde. […] On no­tera ce­pen­dant qu’il n’est pas né­ces­saire qu’un dis­cours or­ga­nisé et co­hé­rent soit donné pour qu’il y ait une idée : il suffit qu’il y ait suf­fi­sam­ment de mor­ceaux ou de bribes de dis­cours vrais pour que com­mence le tra­vail de vé­rité, c’est-à-dire l’effectivité de l’idée. […] Des ré­gimes de vé­rité, c’est-à-dire des ma­nières de faire fonc­tionner la ré­fé­rence au vrai en y at­ta­chant un cer­tain mode de sub­jec­ti­va­tion, il y en a de dif­fé­rents types, et l’on peut très lé­gi­ti­me­ment se vouer à dé­crire le sys­tème de leur dis­per­sion.[…] Ce qui est en re­vanche ir­ré­duc­ti­ble­ment donné, c’est une plu­ra­lité in­dé­finie de ré­gimes de vé­ri­dic­tion. Et cette plu­ra­lité est in­dis­so­ciable d’une autre plu­ra­lité qui lui est stric­te­ment cor­rélée : celle des modes de subjectivation. »

Nous nous sommes permis cette longue ci­ta­tion, non pas pour « la ra­mener », ou im­poser une quel­conque su­pé­rio­rité de l’écrit et du cher­cheur. C’est parce qu’elle met pré­ci­sé­ment le doigt sur la façon dont il y a à tou­jours jux­ta­poser et en­tendre les dif­fé­rentes ex­pres­sions des vécus in­di­vi­duels, dans la re­cherche d’une construc­tion de sens col­lectif, avant même de les au­to­riser à se coa­guler, mais pas dans une doc­trine unique et en­core moins dans un dogme.

C’est aussi ce qui se dé­gage du très beau compte-rendu du pas­sage des In­di­gnés es­pa­gnols à Mont­pel­lier le 31 août 2011:

« Pré­sents : dans la soirée nous avons pu compter de cent trente à deux cent per­sonnes pré­sentes ! C’est une réus­site […] Les mar­cheurs, dont la plu­part es­pa­gnols, sont en­chantés par l’accueil qu’ils ont reçu en France !

Nous avons rap­pelé les signes pour bien com­mu­ni­quer (avec quelques ajouts !), sou­ligné que le plus im­por­tant est d’écouter (nous avons be­soin d’apprendre !) et dé­cidé l’ordre du jour, qui a quand même été va­lidé mais mo­difié en cours d’assemblée gé­né­rale cause ti­ming, ex­pli­ca­tion de la marche et pre­mier tour de pa­role ou­vert, pa­role don­nées aux per­sonnes de Mont­pel­lier concer­nant les pro­po­si­tions à amener a Bruxelles et dis­cus­sion en As­sem­blée gé­né­rale pour voir si on dort sur la place

Les mar­cheurs ont pu té­moi­gner de leur parcours :

Ivan a connu le mou­ve­ment à Ma­tarò (alen­tours de Bar­ce­lone), ils ont fait beau­coup de tra­vail, avec une bonne or­ga­ni­sa­tion, main­te­nant c’est le mo­ment que d’autres vil­lages tra­vaillent et s’organisent pour mettre en marche le mou­ve­ment. Au cours de la marche, qui passe de vil­lage en vil­lage, les As­sem­blées sont faites afin d’écouter les per­sonnes, col­lecter les pro­po­si­tions, leurs pro­blèmes et les amener à Bruxelles. Ils marchent beau­coup, dorment pas beau­coup, tous les soirs il y a les as­sem­blées gé­né­rales. Afin que le peuple s’organise, il faut conti­nuer les As­sem­blées Gé­né­rales, mener le mou­ve­ment. Il est dé­solé s’ils sont un peu fa­ti­gués. L’expérience de la marche est mer­veilleuse, parce que les es­pa­gnols sont In­di­gnés mais les Fran­çais aussi !!

Lec­ture des ques­tions les plus fré­quentes qu’ils ont entendues :

« Ici com­mence la ré­vo­lu­tion » c’est le cri du début du mou­ve­ment dans chaque ville.

Le mou­ve­ment a com­mencé il y a trois mois, il est ar­rivé jusqu’ici, c’est parce que le mou­ve­ment a des bases so­lides : la NON VIO­LENCE AC­TIVE ; ils ne cherchent ja­mais le conflit violent, ils font des as­sem­blées, des ras­sem­ble­ments, ils convoquent beau­coup de gens, font des ac­tions pa­ci­fiques… cela leur a donné beau­coup de force parce que les gens se sont iden­ti­fiées avec le mou­ve­ment et cela a ali­menté en­core plus de force le mou­ve­ment! La vio­lence s’accroit ra­pi­de­ment, fait beau­coup de bruit, et ra­pi­de­ment dis­pa­raît. La non vio­lence : c’est une vague qui s’accroit tou­jours plus, jusqu’à inonder le monde !

Pre­mier tour de pa­role ouvert :

Quelqu’un de­mande s’ils pensent que la marche va changer les choses ? En France pas vrai­ment il n’y a pas beau­coup d’espoir

Ce n’est pas sur que ca va changer les choses, mais au moins on es­saye. les choses sont déjà en train de changer ; cette pe­tite or­ga­ni­sa­tion est déjà un chan­ge­ment : qua­rante villes se sont mo­bi­li­sées en France de­puis mai 2011, le mou­ve­ment existe même s’il est mar­ginal : ça n’a pas en­core pris en France parce que le contexte po­li­tique et so­cial est dif­fé­rent de celui de l’Espagne mais le Plan d’austérité va ar­river bientôt ici aussi. Il faut s’organiser même si nous ne sommes pas (en­core) nom­breux : le plus im­por­tant est d’exister !

Une per­sonne est en­chantée de les re­ce­voir ici a Mont­pel­lier, sur que malgré la fa­tigue, les mar­cheurs pour­raient nous donner de la mo­ti­va­tion, ri­chesse d’expériences. Ne pou­vant pas re­joindre la pre­mière ma­ni­fes­ta­tion na­tio­nale des in­di­gnés dans son pays (Italie) elle a dé­cidé d’organiser quand même une ma­ni­fes­ta­tion, dans son vil­lage de vingt mille ha­bi­tants, elle était toute seule, sous la pluie, mais ce n’est pas grave, le chan­ge­ment peut com­mencer avec une seule per­sonne : ici ce soir nous sommes nom­breux… allons y!

Le mou­ve­ment s’est un peu ar­rêté ici à Mont­pel­lier de­puis un mois et demi, il faut re­mettre le mou­ve­ment en marche, se re­mo­tiver, conti­nuer les As­sem­blées Gé­né­rales tous les soirs ici sur la place à 19 heures.

Qu’est ce que la li­berté ? L’égalité ? La fra­ter­nité ? Ce monde ?

Juan un mar­cheur : il faut faire le point, créer un débat, écouter les né­ces­sités de la France. On peut en pro­fiter pour ex­pli­quer les dif­fi­cultés de la marche, et avec les dif­fi­cultés de la France, on s’unit plus. Ces né­ces­sités ne sont plus (que) des pé­ti­tions, mais des EXI­GENCES parce que ça fait long­temps qu’ils ne nous écoutent plus.

Témoi­gnage d’un jeune de 18 ans, qui est à la rue de­puis quatre ans, et per­sonne ne l’aide, et il ne trouve pas cela normal ! Il faut aider les jeunes, qui sont tous seuls et se trouvent à la rue, car ce n’est pas normal. Pour connaître la si­tua­tion des Fran­çais, il y en a beau­coup qui se re­trouvent à la rue, avant leur 25 ans, sans pos­si­bi­lité de ni­veau so­cial, ni de tra­vail, c’est un pro­blème so­cial très im­por­tant, à régler

Un pour cent de la po­pu­la­tion fran­çaise pos­sède le 33% des ri­chesses im­mo­bi­lières : ok s’enrichir, sans li­mites, tant qu’il y en a de quoi nourrir tout le monde… mais là ce n’est plus le cas. Il faut li­miter la pro­priété. Si s’enrichir nuit aux frères hu­mains, il fau­drait in­ter­dire d’atteindre cette li­mite et ré­partir les richesses

Pro­po­si­tion est faite par un mar­cheur au gens de la rue : qu’il y ait une prise de conscience un chan­ge­ment qui parte de ça : que le gens qui vivent dans la rue se mettent en marche, pour donner vi­si­bi­lité et se sous­traire à la ré­pres­sion du sys­tème. Ça peut pa­raître une utopie, mais les gens aident, il y a de l’humanité !

Parmi les pro­blèmes qu’il y a en France c’est que il n’y a pas beau­coup de monde à la rue, qui a faim ; beau­coup de per­sonnes gagnent (en­core) un sa­laire suf­fi­sant pour ne pas des­cendre dans la rue, la mo­bi­li­sa­tion n’est pas suf­fi­sante, il y a quelques per­sonnes qui se mo­tivent et prennent conscience du sys­tème. La plu­part achètent et vivent en pen­sant d’avoir plus que les autres. Com­ment mo­bi­liser en France ?

Une pro­po­si­tion pour des gens créa­tifs, ou­verts d’esprit, qui ont envie de changer les choses : quand une per­sonne a la chance d’avoir un tra­vail, un CDI, avec fiche de paye, qu’il aille faire un em­prunt dans une banque, pour par exemple acheter une voi­ture, sans ja­mais la payer ni rem­bourse l’emprunt ! les banques perdent de l’argent, ne re­tournent pas au travail

Ici il y a trop d’argent, mais c’est parce que les autres crèvent la faim de l’autre côté du monde

Com­ment trouver le consensus quand chacun de nous a ses idées et ses rai­sons, et chacun pense d’avoir raison ? Il n’y a pas de chef dans le mou­ve­ment, nous sommes tous ac­teurs et res­pon­sables, com­ment ar­river alors a trouver le consensus parmi d’opinions différentes ?

En Es­pagne il y a beau­coup d’idées il faut lire les pro­to­coles (compte rendus) ; il y a une idée ba­sique : il faut sa­voir écouter, chacun pense dif­fé­rem­ment et a ses opi­nions, et nous de­vons in­clure les dif­fé­rentes po­si­tions et en tenir compte ! C’est seule­ment en gé­né­rant une pensée col­lec­tive, en pen­sant en groupe, que l’on peut trouver : l’important c’est d’inclure toutes les pro­po­si­tions dans une phrase fi­nale, conci­lier les pro­po­si­tions en une

Que pense la France d’utiliser l’échange et non l’apport ? C’est la seule façon d’inclure les ani­maux et non seule­ment quatre personnes

Nous avons les mêmes pro­blèmes dans le monde en­tier : la mi­sère so­ciale, la pré­ca­rité, le chô­mage. La meilleure façon d’être so­li­daires avec le tiers monde est l’annulation de la dette qui a été im­posée au Tiers monde. Il y a une main mise sur ces pays de la part de l’UE, USA et de la Chine, ça s’appelle du néo­co­lo­nia­lisme. Se battre pour mon droit ici, c’est lutter pour les droits universels

Le mou­ve­ment des in­di­gnés ce n’est pas un mou­ve­ment d‘idéologie mais de mé­tho­do­logie. Le pre­mier tra­vail à faire est l’autogestion, com­ment fonc­tionner en As­sem­blée Gé­né­rale : nous pou­vons, parler, nous ren­con­trer. L’ As­sem­blée Gé­né­rale permet ce tra­vail d’autogestion, c’est un tra­vail de chacun. Le fonc­tion­ne­ment en com­mis­sion permet de travailler

Un conseil aux in­di­gnés de Mont­pel­lier. Les gens ont be­soin de vic­toires, d’avoir une réus­site, faut créer une al­ter­na­tive au­to­gérée : créer des école au­to­gé­rées, non au­to­ri­taires, al­ter­na­tives connec­tées, co­opé­ra­tives de crédit , taxes de crédit, resto de quar­tier. Il faut sou­tenir toutes les al­ter­na­tives qui existent ou en créer

Le pro­blème dans le pays riches c’est nous, nous sommes le pro­blème, notre consom­ma­tion de tous les jours, les ac­tions de tous les jours, il faut changer notre mode de vie, vivre différemment

Fai­sons que les choses ne soient pas des AL­TER­NA­TIVES mais que ce soir la NORMALITE

Nous avons des­siné un cœur sur la paume de la main pour mon­trer que nous sommes tous indignés. »

Tout est dit ici : la vo­lonté d’écouter tout le monde, de ne pas partir de diag­nos­tics déjà faits, de s’appuyer sur cette di­ver­sité des vécus et des sub­jec­ti­vités, pour en­suite es­sayer de construire des ré­ponses en­semble. Le désir d’invention (co­opé­ra­tives, al­ter­na­tives concrètes), au lieu de se fier à des pro­grammes à l’application tou­jours re­mise à plus tard. La soif d’autogestion, d’où l’insistance sur les mo­da­lités dé­mo­cra­tiques et non hié­rar­chiques de fonc­tion­ne­ment. Le choix dé­ter­miné de non-violence, qui marque une pro­fonde rup­ture avec l’idéologie de « prise (vio­lente) du pou­voir » qui a pu ca­rac­té­riser l’extrême-gauche dans les an­nées de plomb. Mais il s’agit d’une « non-violence ac­tive. ». Enfin, cette in­dif­fé­rence au temps, temps passé, temps donné, à se ren­con­trer et à dis­cuter jusqu’à faire naître des consensus pa­tiem­ment élaborés.

En ce sens, le mou­ve­ment des In­di­gnés semble re­nouer avec des ex­pé­riences d’agir po­li­tique ou­vertes par d’autres ci­vi­li­sa­tions, comme celle qu’avait ini­tiée Gandhi en Inde, et qui aujourd’hui même est en train de s’y re­cons­truire dans les luttes contre la cor­rup­tion :rap­pe­lons, avec Jean-Joseph Boillot[1], les trois concepts par les­quels Gandhi dé­fi­nis­sait la dé­mo­cratie: « swaraj, ou le droit à l’autonomie de chacun; sar­vo­daya, ou le droit de cahcun à s’organiser en co­opé­ra­tive; et ahimsa, ou le prin­cipe de non-violence. Ces trois prin­cipes res­tent d’une brû­lante ac­tua­lité aujourd’hui face au dé­sastre ca­pi­ta­liste, et sont pré­sents dans le mou­ve­ment ac­tuel des Indignés.

Eve­lyne Perrin, 1er sep­tembre 2011


[1] Cf. Jean-Joseph Boillot, « Pro­tes­ta­tion so­ciale : la voie in­dienne », in Li­bé­ra­tion, 31 août 2011.

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