Le ministre des affaires étrangères roumain révoqué pour "dérapages verbaux" contre les manifestants
LEMONDE.FR avec AFP | 23.01.12 | 14h13
Le ministre des affaires étrangères roumain, Teodor Baconschi, à Washington, le 13 septembre 2011.AFP/PAUL J. RICHARDS
Le premier ministre roumain Emil Boc a annoncé, lundi 23 janvier, qu'il avait demandé la révocation du ministre des affaires étrangères Teodor Baconschi pour des "dérapages" verbaux contre les manifestants qui protestent depuis une dizaine de jours dans le pays.
"Je regrette sincèrement les dérapages verbaux de certains de mes collègues à l'adresse des manifestants. Je présente mes excuses aux Roumains", a déclaré le premier ministre lors d'une session extraordinaire du Parlement. Il revient au président Traian Basescu d'entériner ou non cette décision.
Dans un texte posté sur son blog il y a une semaine, M. Baconschi, qui est également vice-président du parti démocrate-libéral au pouvoir (PDL), avait employé des mots très durs contre les manifestants après des incidents violents à Bucarest. "Comme à Londres l'été dernier, de fervents supporteurs de macadam de la démocratie ont cassé, incendié, battu et jeté des pierres, écrivait M. Baconschi. L'option est simple : la réforme, la responsabilité, la sécurité ou la régression (...). La Roumanie qui travaille, qui a soif d'avenir choisira, et non pas les banlieues violentes et ineptes."
DÉGÂTS LIMITÉS
M. Baconschi avait ensuite adouci ses propos contre les manifestants plus tard dans la journée, reconnaissant "l'autisme de la classe politique depuis la chute du communisme". Son parti l'avait alors chargé du dialogue avec la société civile.
Dans leur grande majorité, les manifestations qui ont réuni des milliers de Roumains dans tout le pays depuis une dizaine de jours pour dénoncer le gouvernement, la classe politique, la corruption et la pauvreté se sont déroulées de manière pacifique. Des affrontements avaient éclaté samedi 14 et dimanche 15 janvier à Bucarest entre les forces de l'ordre et une partie des manifestants, principalement des supporteurs ultras de foot, ils s'étaient soldés par des dégâts limités.
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