LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 18.01.12 | 09h00 • Mis à jour le 18.01.12 | 10h08
Un panneau indiquant la direction de la centrale de Fukushima à Okuma, une ville à l'intérieur de la zone d'exclusion autour de la centrale endommagée par le tsunami du 11 mars 2011.REUTERS/STRINGER
Le Japon prévoit d'inscrire dans la loi que les réacteurs nucléaires pourront être exploités durant soixante ans, sous réserve d'obtention d'une autorisation spéciale au-delà de quarante ans, limite initialement envisagée. "Les extensions seront exceptionnellement approuvées lorsque la sécurité est assurée", a expliqué, mercredi 18 janvier, le porte-parole du gouvernement, Osamu Fujimura.
Goshi Hosono, le ministre de l'environnement également chargé du traitement de l'accident de Fukushima, avait déclaré plus tôt dans le courant du mois que le gouvernement voulait fixer une durée maximum légale de quarante ans, alors qu'aucune limite d'exploitation n'est aujourd'hui précisée dans la loi. "Il n'y a pas de changement à la limite de base de quarante ans, mais des exceptions", a insisté M. Fujimura.
La proposition d'accorder une extension d'usage de vingt ans en sus des quarante ans prévus, une hypothèse évoquée mardi par la presse, a immédiatement suscité des critiques des opposants à l'énergie nucléaire, remontés depuis l'accident de la centrale de Fukushima provoqué par le séisme et le tsunami dévastateurs du 11 mars. Le gouvernement japonais compte soumettre des projets de loi limitant la durée de vie des réacteurs, lors de la session actuelle du Parlement, ce mois-ci.
Le gouvernement nippon envisage de suivre l'exemple des Etats-Unis, où l'exploitation des réacteurs nucléaires peut être prolongées de vingt années au-delà d'une limite de quarante ans, sous réserve d'approbation par les autorités fédérales. "Nous nous inscrivons dans une ligne mondiale", a justifié un responsable du gouvernement, lequel étudie actuellement une révision des règles de sécurité nucléaire censées permettre d'éviter une redite de la catastrophe de Fukushima, le pire désastre atomique depuis celui de Tchernobyl, en 1986. Sur le parc de cinquante-quatre réacteurs nucléaires japonais, trois ont plus de quarante ans et seize plus de trente ans.