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Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes

Le Japon commémore le premier anniversaire de la catastrophe du 11 mars

LEMONDE.FR | 11.03.12 | 11h55   •  Mis à jour le 11.03.12 | 15h22

 
 

 

Commémoration du premier anniversaire du tsunami, le 11 mars 2012, à Tokyo, en présence de l'empereur.

Commémoration du premier anniversaire du tsunami, le 11 mars 2012, à Tokyo, en présence de l'empereur.AP/Yoshikazu Tsuno

Tokyo, correspondant - C'est un Japon triste et recueilli qui a commémoré le premier anniversaire du tremblement de terre, du tsunami et de l'accident nucléaire du 11 mars 2011. Après une nuit ayant vu la tour de Tokyo afficher un message vantant la force du kizuna" — mot qui signifie "le lien" et qui fut choisit comme mot de l'année 2011 —, l'archipel a observé ce dimanche une minute de silence à la mémoire des 15 854 morts et 3 155 disparus de la catastrophe.

A Tokyo, une cérémonie s'est déroulée en présence du premier ministre Yoshihiko Noda et de l'empereur Akihito, pourtant convalescent après une opération du cœur le 18 février. Sobre, elle n'a duré qu'une heure. Devant 1 200 personnes réunies pour l'occasion et après avoir présenté ses condoléances aux familles des victimes et fait part de son "profond chagrin" à la pensée des vies perdues et des existences brisées, M. Noda a pris trois engagements.

Il s'est engagé à une reconstruction "sans délai" des zones sinistrées, notamment du département de Fukushima, où "la lutte pour résoudre la crise nucléaire se poursuit". M. Noda veut également transmettre aux générations futures "les leçons et réflexions tirées de cette catastrophe". Et puis le premier ministre a promis de ne jamais oublier "l'esprit d'entraide" qui s'est manifesté au moment du drame et qui devrait se poursuivre.

MANIFESTATION CONTRE LE NUCLÉAIRE

 

Une chaîne humaine organisée à Tokyo, le 11 mars 2012

Une chaîne humaine organisée à Tokyo, le 11 mars 2012REUTERS/ISSEI KATO

Dans le parc de Hibiya, au cœur de la capitale, des milliers de personnes ont participé à un grand rassemblement, intitulé "Peace on Earth". Il fut ponctué de débats sur l'avenir du nucléaire et les problèmes d'information, entre plusieurs intervenants comme Ryuichi Sakamoto, musicien du groupe YMO. Le philosophe anthropologue Shinichi Nakazawa a lui officiellement lancé Green Active, un mouvement écologiste destiné à engager une action politique, voire à présenter des candidats à des élections. "Nous voulons réveiller l'intérêt des jeunes pour la politique, a déclaré au Monde M. Nakazawa, engager des réflexions sur la redynamisation des économies locales et lutter contre la volonté du gouvernement Noda de redémarrer les centrales nucléaires."

En marge de cet événement, une importante manifestation contre le nucléaire était organisée près du siège de la Compagnie d'électricité de Tokyo (Tepco), propriétaire et opérateur de la centrale de Fukushima et très critiquée pour sa manière de gérer la crise. Malgré l'important dispositif policier et quelques contre-manifestants de l'extrême-droite, le défilé a réuni des milliers de personnes.

 

Manifestation anti-nucléaire devant le siège de Tepco, le 11 mars 2012.

Manifestation anti-nucléaire devant le siège de Tepco, le 11 mars 2012.REUTERS/STRINGER

Le président de Tepco Toshio Nishizawa était ce 11 mars à la centrale endommagée. Dans un communiqué, il a une nouvelle fois présenté les excuses de son groupe et promis qu'il allait "intensifier les efforts pour le bien des personnes affectées et pour fournir les dédommagements qui leur sont dus dans les meilleurs délais". Une remarque qui rappelle que l'entreprise a conçu un système de dédommagements jugé complexe, avec une grande quantité de documents à remplir par les victimes. Près de la moitié d'entre elles avouent ne pas avoir le courage de le faire en raison de la complexité de la démarche.

L'HIVER S'ÉTERNISE

Dans la région du Tohoku (le nord-est du Japon), où l'hiver s'éternise — ce qui rend plus difficile la vie des quelque 340 000 réfugiés qui vivent dans des logements provisoires — chaque communauté meurtrie a honoré ses disparus. A Ishinomaki, dans le département de Miyagi, comme dans la plupart des villes dévastées, des services de bus ont été organisés pour amener les réfugiés sur le lieux de la cérémonie. Non loin de là, à Kesennuma, une chaîne humaine s'est formée le long de la rivière Okawa et à Rikuzentakata, dans le département d'Iwate, des dizaines de personnes sont venues prier sous une neige légère au pied de l'unique pin, sur 70 000 plantés le long du littoral, ayant résisté au tsunami. Agé de 270 ans, il est aujourd'hui un symbole de la reconstruction.

 

Commémoration du premier anniversaire du tsunami, le 11 mars 2012, à Kesennuma.

Commémoration du premier anniversaire du tsunami, le 11 mars 2012, à Kesennuma.AP/Koji Sasahara

A Minamisoma, dans le département de Fukushima et à une vingtaine de kilomètres au nord de la centrale endommagée, une flamme du souvenir a été allumée devant la mairie. Plus au sud, à Iwaki, les gens se sont rassemblés sur la plage, face à cet océan Pacifique devenu le temps d'un séisme de magnitude rare, une force destructrice d'une ampleur exceptionnelle.

 

 

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Japon : minute de silence pour les victimes du tsunami du 11 mars 2011

LEMONDE.FR avec AFP | 11.03.12 | 07h56   •  Mis à jour le 11.03.12 | 09h11

 
 

 

A 14 h 46 locale, la vie s'est figée dans les villes du Japon, pour une prière collective en hommage aux victimes du 11 mars.

A 14 h 46 locale, la vie s'est figée dans les villes du Japon, pour une prière collective en hommage aux victimes du 11 mars.REUTERS/KYODO

Les Japonais ont observé, dimanche 11 mars, une minute de silence à la mémoire des victimes du séisme et du tsunami qui ont dévasté la côte nord-est de l'archipel il y a un an, faisant plus de 19 000 morts et disparus.

A 14 h 46 locale (6 h 46 à Paris), heure précise à laquelle est survenu le violent tremblement de terre le 11 mars 2011, la vie s'est figée dans les villes du Japon, pour une prière collective en hommage aux personnes emportées ou sinistrées par la catastrophe naturelle doublée d'un grave accident nucléaire à la centrale de Fukushima.

Les transports publics se sont interrompus, pendant que se les quartiers commerçants des principales villes nippones. Dans les régions dévastées par le pire désastre enduré par le Japon depuis la guerre, les survivants ont allumé des milliers de bougies à la mémoire des victimes.

"HOMMAGE À TOUS CEUX QUI Y ONT PERDU LA VIE"

A Tokyo, immédiatement après la minute de silence, le premier ministre, Yoshihiko Noda, a prononcé un discours lors d'une cérémonie au Théâtre national de Tokyo, en présence de l'empereur Akihito et de très nombreuses personnalités. Le chef du gouvernement a promis de tout faire pour reconstruire la région ravagée et transmettre la mémoire de cette tragédie aux générations suivantes.

 

Le premier ministre, Yoshihiko Noda, a prononcé un discours lors d'une cérémonie au Théâtre national de Tokyo.

Le premier ministre, Yoshihiko Noda, a prononcé un discours lors d'une cérémonie au Théâtre national de Tokyo.REUTERS/KYODO

L'empereur Akihito, à peine remis d'un pontage coronarien, s'est ensuite levé, accompagné de l'impératrice Michiko, pour prier à son tour devant un immense monument floral. "Un an s'est écoulé depuis le 'Grand tremblement de terre de l'est', je rends profondément hommage à tous ceux qui y ont perdu la vie", a déclaré le souverain, symbole du peuple, lors d'une brève allocution.

DIFFICULTÉS DE LA RECONSTRUCTION

Outre les 19 000 morts, Akihito a évoqué la douleur les dizaines de milliers de personnes forcées de quitter leur domicile à cause de l'accident nucléaire provoqué par le tsunami à la centrale Fukushima Daiichi. Il a ensuite déploré que la reconstruction rencontre de nombreuses difficultés dans les provinces dévastées et en partie contaminées par la radioactivité.

 

De nombreux résidents ont prié en direction de l'océan Pacifique.

De nombreux résidents ont prié en direction de l'océan Pacifique.REUTERS/CARLOS BARRIA

Ailleurs dans le pays, notamment dans les villes de la côte nord-est, de nombreux résidents ont prié en direction de l'océan Pacifique, accompagnés de membres de leurs familles revenus spécialement sur leurs terres natales en cette journée de recueillement. "Je voudrais que la reconstruction aille vite", a témoigné devant les caméras de télévision un habitant de Rikuzentakata, ville dévastée par l'immense vague qui a submergé le littoral.

Plus de 340 000 personnes vivent depuis un an hors de chez elles, parfois dans des conditions très précaires. Le traitement des quelque 22 millions de tonnes de déchets accumulés en une seule journée dans les trois préfectures les plus dévastées (Miyagi, Iwate, Fukushima) n'avance pas, moins de 10 % ayant un an après été pris en charge, en raison du manque de lieux d'incinération et de la hantise de la radioactivité. Mais pour les familles des quelque 3 200 personnes encore portées disparues, le plus urgent est de retrouver les corps afin qu'ils reposent en paix.

MANIFESTATION DEVANT LE SIÈGE DE TEPCO

Un peu plus tard, des manifestants antinucléaires se sont rassemblés devant le siège tokyoïte de la compagnie d'électricité Tokyo Electric Power (Tepco), opérateur de la centrale de accidentée de Fukushima.

 

Devant le siège de Tepco, des manifestants ont scandé des slogans réclamant la fermeture de toutes les centrales nucléaires.

Devant le siège de Tepco, des manifestants ont scandé des slogans réclamant la fermeture de toutes les centrales nucléaires. REUTERS/STRINGER


Quelques dizaines de personnes ont scandé des slogans réclamant la fermeture de toutes les centrales nucléaires. "Arrêtez tous les réacteurs maintenant !", ont-ils crié, levant le poing en l'air et frappant sur des tambours, sous le regard de plusieurs dizaines de policiers.

"Nous demandons à Tepco de cesser d'alourdir les charges pesant sur nous", a déclaré un organisateur, Manabu Kurihara, ajoutant "nous ne tolérerons pas que l'entreprise essaie de dédommager le moins possible les victimes". Le groupe Tepco, financièrement aidé par l'Etat, est censé dédommager plus d'un million et demi de personnes dont la vie a été bouleversée par l'accident nucléaire, même si à ce jour le gouvernement ne reconnaît aucun décès dû aux radiations.

 

 

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